INFO
Madagascar vit actuellement une lutte de classe malsaine. Nous avons déjà interpellé le pouvoir dans cette rubrique, mais peu de mesures effectives ont été prises pour éviter une guerre de classe préjudiciable au bien-être social et à l’essor du pays. Tous les indicateurs sont effectivement présents pour confirmer notre assertion. Encore une fois, il nous faut expliquer les raisons profondes responsables de ce déclin intellectuel, spirituel et moral de la population.
La pauvreté qui s’est incrustée pernicieusement, mais surtout durablement dans nos vies, est due aux méfaits successifs de politiciens démagogues. Effectivement, une fois élus, leur principale préoccupation est : « Comment y rester le plus longtemps possible ? » Toute leur politique se résume à cette phrase anodine, mais qui explique toute l’incohérence perçue dans leurs attitudes. Ce pourrissement dans l’inaction est expliqué par la dégradation de la vie sociétale illustrée par l’insécurité grandissante, la santé précaire, la vindicte populaire qui est une preuve flagrante de la défiance du peuple en son système judiciaire.
Pour ne pas mettre tout le monde dans le même sac, on s’est quand même aperçu qu’il y eut des efforts chez certains, mais leurs velléités de changer ont tout de suite été étouffées par un mot d’ordre qui était de se conformer aux directives de l’équipe dirigeante. Si tel n’est pas le cas, l’éjection d’un récalcitrant du mode opératoire lénifiant du pouvoir en place, s’est faite manu militari…
Ces valses des responsables ministérielles vues jusqu’ici, ne permettent pas d’élaborer une politique garante d’une efficience capable de nous sortir de l’engrenage de la pauvreté. Ces perpétuels changements ne sont que des façades pour étouffer des tensions qui couvent au sein de la population.
La résultante de ces atermoiements diligentés par le pouvoir, est notre installation définitive dans le giron de la pauvreté. Mais la plaie ne s’arrête pas là… Le fossé entre les pauvres et les riches s’est tellement agrandi de telle manière qu’il est devenu une cassure, sinon une fêlure de la société malgache.
Comme annoncé antérieurement, des indicateurs de cette guerre de classe sont apparus dans la vie quotidienne comme :
– Les prix à deux vitesses qui se font à la tête du client dont un pour les pauvres et un autre pour les riches.
– Le contrôle policier de la circulation urbaine qui arrête les véhicules motorisés, et laisse passer les chars à bras et autres délinquants de la circulation.
– Le sabotage des employés des travaux publics, de la CUA et de la JIRAMA qui en guise de réfection des rues et routes, érigent plutôt des casseurs de vitesse hors normes, au lieu de réparer celles qu’ils ont cassées.
– La mentalité actuelle des salariés dans l’exercice de leur métier, où ils font preuve qu’ils n’ont aucune culture d’appartenance. En effet, par leur conduite, ils lèsent leurs entreprises, sociétés ou commerces en faisant le minimum, et en balançant sans état d’âme : «tsy ahy io fa azy» (ce n’est pas à moi, mais à lui). Cette attitude négative est constatée non seulement dans la fonction publique, mais surtout dans le secteur privé.
– L’accaparement des rues et des routes par des piétons décidés à nuire aux véhicules à moteur par tous les moyens.
– Le cas d’un différend entre un véhicule privé et un véhicule de transport en commun commettant un délit de circulation. A tous les coups, les passagers de ce dernier se retourneront contre le premier, qu’il ait tort ou raison.
– Le vandalisme qui est une réaction épidermique à tout ce qui est beau et propre.
– Le peu de considération de la vie des piétons par les nantis motorisés qui, en cas d’accident, arriveront toujours à tirer leur épingle du jeu en s’aidant d’une justice corrompue.
– Les signes ostentatoires de richesse qui aiguisent la jalousie et se transforment en haine de classe.
– La velléité des riches de s’isoler et de rester entre eux dans leurs activités de loisirs.
La déliquescence de la société au vu de ces nouvelles tares est en cours, mettant en danger la convivialité qui est l’essence même de la valeur traditionnelle malgache. Avant qu’il n’y ait une crise sociale qui mettra en danger la paix qui règne encore dans notre pays, l’Etat doit prendre ses responsabilités en agissant pour le mieux vivre ensemble dans les secteurs suivants :
– La présidence doit être créative dans ses actions en nourrissant le peuple à travers la mise en place de restos du cœur (CF : feu le Français Coluche) qui auront ce privilège de diminuer la tension sociale entre ceux qui ont toujours faim et ceux qui vivent dans l’abondance totale.
– Le ministère du commerce par le contrôle suivi de l’affichage des prix sur tous les produits en vente. Il faut maintenant reconnaître que tous les produits sur nos marchés se font à la tête du client, et il n’y a rien de plus désagréable que d’être jaugé, soupesé et classifié comme du bétail quand on va dans ces lieux d’échanges commerciaux.
– Le ministère de la santé qui doit veiller à la salubrité garante de la productivité de nos concitoyens. Il doit exiger l’effectivité d’une vitrine chez tous ceux qui font commerce d’aliments cuits ou crus. Effectivement, leurs prix abordables font en sorte qu’ils sont largement consommés par les pauvres qui sont majoritaires dans le pays. Le constat de l’indifférence du pouvoir, fait croire que ces derniers peuvent passer de vie à trépas sans qu’il y ait des remous en haut lieu.
– Les ministères des forces de l’ordre par des stages sur le renforcement des capacités, se doivent de traiter sur le même pied d’égalité tout acte délictuel et criminel en occultant toute discrimination sociale.
– Le ministère des travaux publics, la CUA et la JIRAMA doivent sommer leurs responsables, à être plus rigoureux sur la qualité des travaux en faisant la différence entre réfection d’une rue ou route, et l’érection de nouveaux casseurs de vitesse.
– Le ministère du travail doit encourager les unités professionnelles à renforcer leur culture d’entreprise.
– Le ministère de la population doit mettre l’accent sur l’éducation pour pallier l’anarchie ambiante dans toutes les sphères d’activités impliquant toutes sortes d’irrespects (des lois, du droit de l’homme et de l’environnement).
– Le ministère de la justice doit être vigilant sur l’application effective des sanctions qu’elle a prononcées contre des nantis. Il doit aussi réviser, contrôler et corriger l’adéquation de la proportionnalité d’une sanction au crime ou délit perpétré par un justiciable.
– Et une dernière demande du peuple est l’accélération des procès concernant les prisonniers mis en mandat de dépôt dont la durée qui s’étale en longueur, ressemble à une sanction avant jugement, accentuant ainsi la défiance de la population envers la justice de son pays.
Max Randriantefy
” Le dévouement politique est récompensé par la trahison ou par l’oubli. “
Honoré de Balzac
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Faut-il vraiment que Green Peace s’en mêle pour que l’opinion internationale réalise que c’est toute la population du District de Taolagnaro qui est en danger ? La presse locale ne voit que le côté sensationnel des échos de ce qui s’est passé dans ce bled perdu au fin fond de la Grande Ile. Manifestations contestataires sur la voie publique, enguelades des foules avec des autorités locales (à la botte des dirigeants de cette puissante grande mine (pas du tout avares en bakchichs, selon les confidences de ceux qui en ont déjà bénéficié). Les médias internationaux se cantonnent dans un euphémisme prudent pour ne pas verser de l’huile sur le feu de la colère des habitants. Ils révèlent qu’à «Madagascar, c’est le bras de fer entre les agriculteurs et la société d’extraction d’ilménite QMM. Depuis 2005, cette entreprise détenue à 80% par le groupe canadien Rio Tinto (…) Près de 2 500 agriculteurs et pêcheurs disent n’avoir pas reçu les compensations que la société leur doit (…).Ces derniers accusent l’entreprise d’avoir pollué l’estuaire du fleuve à la mi-février et réclament des dédommagements pour l’eau rendue impropre à la consommation et pour les pêcheurs privés de revenus parce qu’ils ne peuvent plus exercer leur métier.(…) La tension sociale est en effet montée d’un cran jeudi dans la soirée avec la prise en otages par les manifestants de 27 militaires non armés indique une source proche de QMM. Ils ont été libérés vendredi vers 15h, suite à l’arrivée de la délégation gouvernementale sur place pour les négociations. » Les riverains du site d’exploitation de QMM sont unanimes pour trouver que les activités de QMM portent atteinte gravement à leur existence. Et les négligences quasi-volontaires des responsables locaux de celle-ci (pour préserver les intérêts financiers internationaux de RIO TINTO à propos des obligations professionnelles sur le respect des mesures environnementales) relèvent de la non-assistance à des personnes en danger.
Aucun des ministres affairistes corrompus qui se sont succédé au département de l’environnement ne peut prétendre s’être intéressé aux problèmes de toutes ces grandes mines qui se comportent pratiquement en pays conquis. Selon une confidence d’un cadre de RIO TINTO, depuis que Marc Ravalomanana avait décliné l’offre avantageuse de plus de 10% pour le budget de l’Etat en préférant l’aumône actuelle versée symboliquement au Trésor contre versement de royalties conséquentes à des comptes discrets quelque part dans le monde, ce qui devait arriver arriva… Et dire qu’un tel criminel avéré ose se pavaner à travers toute l’île en se prenant pour le futur sauveur de Madagascar. Selon la même source médiatique, «QMM bénéficie d’une dérogation fiscale et douanière d’après la loi sur les grands investissements minier (LGIM) : l’entreprise doit renégocier sa convention fiscale à la fin de l’année.» Il faut reconnaître que les Malgaches ont la mémoire courte et qu’il nous prend pour des cons manipulables à merci… Si le pays, sur le plan des exploitations minières, se trouve dans ce merdier qu’avait favorisé le Code Minier de 2005, c’est la faute aux actes et prestations coupables de l’Office National de l’Environnement(ONE), tous des fonctionnaires vendus et pourris. Qui peut nous prouver que derrière la façade de l’extraction d’ilménites, d’autres minerais plus précieux ne sont pas exportés en fraude en l’absence de contrôles techniques appropriés ?
Souvenez-vous toujours que l’incendie des bâtiments de l’ONE à Antaninarenina, n’a rien d’un sinistre accidentel. Tous les dossiers et documents susceptibles de prouver les multiples combines et complicités sur les délivrances des permis environnementaux sont partis en fumée. Les suspicions de corruption dans ce sens sont aussi valables pour Ambatovy et tant d’autres investisseurs étrangers. Pour les intérêts supérieurs de ce pays, cet état des choses pernicieux n’aurait pas eu lieu si Fidiniavo Ravokatra, la malhonnêteté en personne, n’avait pas aggravé une situation économique et administrative déjà lamentable. Au poste de ministre des Mines et des Industries Stratégiques, il n’a fait qu’exploiter son autorité pour favoriser les trafiquants de lingots d’or, de pierres précieuses et les candidats au secteur pétrolier. Pas satisfait de tous les maux qu’il apportés au pays, selon un notable digne de foi contacté, il a été « à l’origine de ces incidents de Taolagnaro avec la promesse fallacieuse d’apporter des denrées alimentaire pour venir en aide aux manifestants sans tenir parole »… Pour qui roule-t-il exactement ? Méditation : son acte mérite réflexion… Comment voulez-vous qu’avec une mentalité pareille de la part d’un ministre en exercice, Madagascar puisse quitter les rangs honteux des pays les plus pauvres, alors qu’on possède toutes les richesses minières capables de booster notre balance commerciale. Il y a surtout cette certitude de l’impunité assurée par une Haute Cour de Justice incapable de fonctionner et légalement handicapée par une loi organique volontairement pervertie par le régime Hery Rajaonarimampianina et sa bande, appuyés par l’inertie a posteriori de quelques parlementaires achetés.
Noël Razafilahy