Publié le 10 novembre 2018
Il y a cent ans demain, la Première Guerre Mondiale prenait fin avec la signature de l’armistice dit du 11 novembre 1918. Madagascar a pris une part active dans ce conflit, envoyant sur le front français près de 40 000 soldats, dont environ 3 500 y perdront la vie. Face aux énormes pertes subies par l’armée française, la France se tourna vers ses colonies pour combler le déficit. A Madagascar, un certain nombre de recrues furent contraintes, mais la plupart s’engagèrent avec enthousiasme pour aider la « mère patrie » en danger. Dans un premier temps, le général Gallieni, devenu ministre de la Guerre en France en 1915, s’opposa au recrutement dans l’île. Car pacificateur et gouverneur général de Madagascar de 1896 à 1905, il estimait que les Malgaches étaient de piètres guerriers. Après son décès en 1916, l’enrôlement fut accéléré au point d’atteindre le chiffre déjà cité. Au front, des unités malgaches s’illustrèrent face à l’ennemi, la plus connue étant le 12ème Bataillon de Tirailleurs Malgaches qui se couvrit de gloire en 1917 et en 1918 sur le Chemin des Dames (Aisne) et autour de Soissons. Voici une appréciation de la hiérarchie militaire sur le comportement au combat de ce bataillon : « A disputé le terrain avec une indomptable ténacité et sans souci des pertes subies, face à un adversaire très supérieur en nombre ». Ou celle-ci lors de l’attaque de tranchées allemandes près de Terny-Sorny (Picardie): « A emporté de haute lutte la position de Terny-Sorny et fait 200 prisonniers ». En raison de sa bravoure au front, le 12ème Bataillon de Tirailleurs malgaches reçut trois citations à l’ordre de l’armée française. Et sous la colonisation, la municipalité d’Antananarivo (dirigée par des Français) donna le nom de cette unité à la rue de Besarety qui va du Collège Rasalama à la bifurcation vers l’hôpital militaire. Pendant la Première Guerre Mondiale, pour leur donner du moral avant le départ pour le front, des unités de tirailleurs malgaches furent présentées à l’ex-reine Ranavalona III, séjournant alors en France. Ces soldats, avec des flûtes, des violons et des tambours exécutèrent des airs traditionnels qui provoquèrent de grosses larmes chez la souveraine exilée…
A.R