Publié le 20 novembre 2018
Atmosphère de tension dans la capitale malgache. Effervescences parmi les acteurs politiques depuis la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 7 novembre 2018 samedi dernier. Les grands responsables des forces de sécurité ont mis en garde les éventuels perturbateurs qui seraient tentés de troubler l’ordre public. Les militaires seraient actuellement consignés dans les casernes. Le Monde, cet organe parisien de référence a même publié le 14 novembre 2018 un article de Laure Verneau qui rapporte que « Le calme dans lequel s’est déroulé le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar, mercredi 7 novembre, n’aura pas duré longtemps. » Le climat politique a commencé à prendre une allure pas très rassurante lorsque la CENI a publié les premiers résultats qui sont parvenus à son siège« au compte-gouttes, les trois ex-présidents et favoris du scrutin contestent d’ores et déjà les chiffres et émettent des doutes sur l’intégrité de la commission ». Le doute n’est plus permis quant aux anomalies et irrégularités qui avaient entaché les résultats publiés par ce machin à qui on avait confié des travaux dont il n’était même pas capable de mener à bien.
La preuve, les services de la CENI croyent obligés de refiler les patates chaudes à des juges d’Ambohidahy qui ne semblent plus jouir de beaucoup de crédibilité depuis ce jugement de Ponce Pilate du 25 mai 2018. Au lieu de sanctionner le président de la République, la presse internationale elle-même constate que « la Haute Cour constitutionnelle n’a pas osé déchoir le très contesté chef de l’État(…) en allant au-delà de ses responsabilités, » même si les hauts conseillers « reconnaissent ses manquements, à quelques mois seulement d’un scrutin prévu avant la fin de 2018. Ils ont en revanche sérieusement rebattu les cartes en exigeant la nomination d’un Premier ministre « de consensus », chef d’un gouvernement… » avec pour mission de réaliser un processus électoral finalement de tous les dangers. Que dire de plus lorsqu’il est maintenant patent qu’après le «caractère désordonné » de presque toutes les étapes du processus électoral qui avait donné lieu à des «répercussions» très négatives durant tout le scrutin, lorsque même selon les médias «les trois derniers ex-présidents Hery Rajoanarimampianina, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ont désormais ceci de commun : tous trois contestent les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante » ? Il se trouve aussi hors du territoire national lors des entretiens avec des personnalités étrangères de premier plan il ressort qu’ «outre les félicitations pour leur déroulement, les pays amis ont aussi fait part de leur inquiétude quant à la lenteur des traitements des résultats et les rumeurs d’éventuelle contestation sur la base de suspicion de fraudes massives ».
A partir de ce jour donc, le pays peut s’attendre à des évolutions les plus inattendues sur la suite des évènements. Et pour cause. Selon le Monde toujours le président sortant et «Le HVM, son parti, devrait engager officiellement des recours. « Notre cellule juridique travaille déjà là-dessus et nous avons des preuves, affirme le secrétaire général du parti, Mohamed Rachidy. Le déroulement de l’élection du 7 novembre n’a pas été conforme à la loi. » Et que par ailleurs, d’après la même source également « Le mécontentement s’exprime aussi parmi les 33 autres candidats. « Nous ne pouvons pas accepter les résultats de la CENI en l’état actuel des choses, explique Serge Jovial Imbeh, le coordinateur du collectif de 25 candidats qui demandaient le report de l’élection présidentielle. On voulait une élection crédible, transparente et acceptée par tous. C’est loin d’être le cas. Les résultats de la CENI sont manipulés. Une crise post-électorale est inévitable. » Mardi, le collectif a déposé une requête en annulation de l’élection auprès de la Haute Cour constitutionnelle. » Les attaques fusent « de toutes parts », pas plus tard qu’hier, Rajoelina Andry Nirina en personne même crédité de 39,19% des suffrages exprimés et mieux placé que Marc Ravalomanana à la remorque avec 35,29% de voix favorables, se permet le luxe de persister à dénoncer que «le traitement informatique des résultats de vote n’est pas transparent. […]. » Imité également par le clan Marc Ravalomanana qui trouve qu’ « Il y a beaucoup de publications de la CENI qui ne correspondent pas aux procès-verbaux dont nous disposons, a déclaré Hanitra Razafimanantsoa, députée du TIM. Le bouquet est qu’Andry Nirina Rajoelina, le candidat le mieux placé pour aborder le second tour n’hésite pas à révéler l’existence et l’usage pervers d’un logiciel dans une conjecture des plus pernicieuses. Parce que d’avis de plusieurs observateurs rapporté par le journal Le Monde en date du 17 novembre 2018 « Les trois principaux candidats de l’élection, sur un total de 36, ont accusé les autorités électorales de fraude et de corruption et le résultat officiel pourrait faire l’objet d’une âpre contestation en justice. Ce climat de suspicion laisse planer l’inquiétude sur la suite du processus dans un pays familier des crises politiques ». Et pour bien marquer leur détermination à ne pas se laisser manipuler par les institutions les contestataires de toutes les tendances se préparent à une mobilisation générale. Le but sera d’empêcher la Haute Cour Constitutionnelle de tomber dans la complaisance habituelle qui a toujours permis les situations les plus déroutantes dans la conduite des affaires de l’Etat en général et de la période postélectorale en particulier depuis qu’on avait pris toute la population de l’île pour les dindons d’une farce à l’échelle nationale en 2002. Et dire que c’est toujours le même Marc Ravalomanana qui prétend vouloir mener une fois de plus la barque après toutes ses frasques illégales et les abus autoritaires ubuesques commis avec la complicité de quelques juges félons et parjures lors des investitures bidons de cette année là. Avec « le soutien de la France » ( ?)cette fois-ci, d’après les vantardises incroyables de la clique d’une voyoucratie qui le soutient au sein de la société civile et parmi les députés.