La Gazette de la grande ile

Sécurité alimentaire : Assurer les besoins internes d’abord !

Publié le 21 février 2019

Madagascar est un pays à fort potentiel dans tous les sens du terme, mais le problème est que ce potentiel n’est pas utilisé à bon escient. Ce qui fait que le pays peine à atteindre le développement convoité depuis fort longtemps. Prenons l’exemple du secteur agricole. Madagascar possède de grands espaces de terres arables, mais le problème vient du fait que les techniques agricoles appliquées dans le pays datent du Moyen âge. L’on ambitionne pourtant de faire de la Grande Ile le grenier de l’Océan Indien alors qu’elle n’arrive même pas à combler les besoins internes de sa population. En effet, la sécurité alimentaire de la population malgache laisse à désirer surtout dans la partie Sud de l’île. Madagascar se précipite à exporter ses produits alors que les besoins internes sont loin d’être comblés. La preuve est qu’on observe chaque année une insécurité alimentaire aigüe dans le grand Sud. Il serait plus adéquat d’assurer une alimentation adéquate et durable pour la population malgache d’abord et exporter après. Cela implique de redynamiser complètement les organisations paysannes, voire de restructurer le monde rural. Dans cette optique, un colloque s’est tenu à l’École Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA) à Ankatso dont l’objectif est de créer une plateforme d’échanges entre les chercheurs et les organisations paysannes. L’ambition de faire de Madagascar le grenier de l’Océan Indien est de taille, mais certainement pas impossible vu les potentiels incommensurables du pays. Cela nécessite beaucoup d’efforts de la part des agriculteurs, car ils auront à adopter de nouvelles techniques, mais aussi de la part des dirigeants à soutenir les paysans dans l’amélioration de leur production. Est-il nécessaire de rappeler que Madagascar est un pays à vocation agricole et que l’agriculture emploie 80% de la population active en constituant une composante essentielle de l’économie malgache et contribuant à hauteur de plus de 30% au PIB ? Madagascar a donc tout intérêt à développer le secteur, mais reste à savoir si les dirigeants auront le bon sens et la bonne volonté d’aller dans cette voie.

Jean Riana

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