Publié le 24 février 2018
L’Education Nationale dispose du budget le plus important de tous les ministères. Il s’élève à plus de 1.077 milliards Ariary. Pour donner un ordre de grandeur, c’est plus de 4 fois le budget de la Défense Nationale et près de 3 fois celui de la Santé Publique. C’est tout à l’honneur du régime actuel. Pourtant, qui dit éducation dit élèves. Qui dit élèves dit enseignants. Malheureusement, les instituteurs sont les fonctionnaires malgaches les moins bien payés. Le régime se moque de ce paradoxe car il croit bien faire en construisant des écoles à tour de bras. Il n’y a pas de temple du savoir sans enseignants. Bâtir des écoles n’est pas une fin en soi. Elles doivent être opérationnelles. Pour cela, il faut des instituteurs qui mangent à leur faim. Cela peut paraître une évidence, mais il faut savoir que le salaire d’un instituteur lui permet de vivre dix jours au maximum dans la grande majorité des cas et cela, sans excès. Aussi motivés soient-ils en début de carrière par leur profession noble, de nombreux instituteurs finissent par se décourager et par rechercher en parallèle une autre activité génératrice de revenus, avant d’abandonner l’enseignement. Si le Ministre de l’Education Nationale, Paul Rabary, n’est pas sensible à la misère des instituteurs malgaches, c’est probablement parce que son fils est scolarisé dans une école primaire française où les instituteurs font trois repas par jour. Notre journal est disposé à offrir à Paul Rabary un manuel illustré et en français facile sur la sociologie des instituteurs malgaches, en espérant qu’il en fera un bon usage. Malgré ses déclarations péremptoires, le régime ne recherche pas la pérennité du système éducatif et ne vise pas l’excellence. Sa volonté de développer l’éducation est juste une excuse de façade. Le Plan Sectoriel de l’Education n’est qu’un écran de fumée. L’objectif premier du régime est de dérober une grosse partie du budget du Ministère de l’Education Nationale pour enrichir certaines hautes personnalités, ainsi que pour renflouer les caisses du HVM en vue des prochaines élections. Cet argument est confirmé par le fait : c’est dans ce Ministère que Claudine Razaimamonjy a réalisé ses détournements de deniers publics. L’opinion publique malgache et les bailleurs de fonds attendent toujours l’issue des poursuites judiciaires à l’encontre de la star déchue du HVM.
Phil de Fer
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