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Caricature: “Le con, la brute et le truand”

Publié le 26 février 2018

La semaine dernière notre caricaturiste avait fait une caricature de trois personnes qui ressemblaient étrangement aux trois ex à savoir Ravalomanana, Rajoelina et Rajaonarimampianina “le con, la brute et le truand” qui lui a valu des félicitations des férus de caricatures! L’hypocrisie nous emmènerait à dire que toute ressemblance avec des personnes réelles n’est que pure coïncidence, l’honnêteté nous pousse au contraire à dire que ces trois ex sont effectivement des con-brute-truand. Chacun des trois devrait s’y reconnaître, les personnes les plus objectives arriveraient à mettre et choisir un qualificatif sur chacun des trois, les personnes au contraire qui ne jurent que par l’un d’entre eux ne trouvent en aucune façon dans celui qu’elles appuient ces qualificatifs. Et pourtant chacun des trois à un moment et avec la responsabilité qui était la leur a volé et pillé le pays en faisant la main mise sur le secteur économique, en opérant un monopole en réduisant à néant toute concurrence, en multipliant les trafics qui permettaient d’avoir de l’argent pour se maintenir au pouvoir, en fermant les yeux sur des marchés publics fictifs et de ce fait se faire de l’argent avec les deniers publics, bref chacun des trois a été ou est un truand.

Chacun des trois a agi de manière à ce que les personnes opposées au régime, les voix qui dénonçaient les gabegies, les voix qui mettaient à nue les méfaits des ” truands” soient la plus inaudible possible en verrouillant léserais publics, en empêchant toute manifestation publique, en emprisonnant les personnes qui critiquaient le régime, en abusant de leur pouvoir. Chacun des trois a été ou est une ” brute”.

Quant aux derniers qualificatifs, chaque citoyen aura son mot à dire… on se gardera de le développer mais si la caricature a eu du succès c’est que quelque part il doit y avoir du vrai !

D.R

Cet étrange département ministériel qu’est la justice

Une fois de plus, le département de la justice est dans l’oeil du cyclone avec l’histoire autour de l’annulation du concours d’entrée à l’ENMG. Ce Departement qui a perdu beaucoup de sa crédibilité depuis des lustres, ce concours qui est revenu de très loin, connu pour être le haut lieu de la corruption et du copinage au point que des réformes drastiques ont dû être menées après les concours publiquement décriés durant la période de la transition, ces passes d’armes entre le syndicat des magistrats et le ministère de la justice, ces conférences nocturnes ou non, ces évasions rocambolesques … à croire que soit ce département est maudit soit le fruit est tellement pourri qu’il est mission quasi impossible de ne pas entendre des critiques quant à ce grand corps malade.

Pour ce qui est du concours : annuler le concours suppose qu’il y a du vrai sur les suspicions de corruption, le remplacement du directeur des affaires administratives suppose ou présume – terme préféré certainement des juristes avec la fameuse présomption d’innocence – qu’il y est pour quelque chose, mais si cela a abouti à annuler un concours avec ce que cela peut supposer comme dépenses engagées il est difficile de croire qu’une seule personne soit impliquée dans l’affaire, il a dû faire cela avec d’autres – toujours des présomptions!

Pour ce qui est des évasions : nos prisons sont-elles des passoires comme nos frontières, des mesures ont-elles été prises pour renforcer la sécurité dans ces prisons et éviter ainsi les évasions, ces dernières font naître la peur et réduisent la confiance en la justice, en l’administration pénitentiaire. En effet quand il y a évasion, l’idée du commun des mortels est de se dire que des grands criminels sont en cavale! Personne ne pense aux prévenus qui peut être après jugement seront déclarés non coupables, personne ne pense à ces personnes présumées innocentes qui se retrouvent sous mandat de dépôt.

Pour ce qui est des conférences nocturnes ou pas, il y a des moments où les citoyens préféreraient que les premiers responsables se taisent -c’était le cas lors de la conférence valant plaidoyer pour Claudine- et des moments où les citoyens préféreraient que les premiers responsables cessent de se murer dans le silence, qu’ils parlent -c’était le cas avec la drôle d’évasion de Houcine Arfa.

Dans tous les cas une chose est sûre : ce département ministériel semble être un casse tête et bien que la perfection ne soit pas de ce monde, il n’a pas encore trouve ces dernières années la personne parfaite qui incarne ce que le simple citoyen attend de la justice à savoir la probité, la compétence et l’indépendance.

D.R