La Gazette de la grande ile

Edito : 2020… an foiré

Publié le 02 décembre 2020

Comparés aux inconvénients,  les avantages d’une île sont nombreux… Coupée du monde, si ce n’est par liaison maritime et aérienne,  une île peut être protégée de toute invasion venant de l’extérieur, que ce soit des ennemis ou même une pandémie.  Coupés du monde, les habitants d’une île restent au fait des actualités mondiales dès lors que ses habitants ont accès à l’information. Alors que 2020 va vers sa fin, cet  “an foiré” nous aura démontré que le secteur touristique dans notre île et bon nombre de nos hôtels fonctionnent grâce aux touristes étrangers et si ce n’est la pandémie,  bon nombre de nos hôtels demeureraient inaccessibles pour la population locale.

Cet “an foiré” nous aura démontré que si la majorité  des Malgaches sont restés sur leur île et que certains sont privés de leurs proches qui habitent à l’extérieur,  les dirigeants privilégiés eux ont pu faire des aller- retour  entre Madagascar et l’Hexagone pour voir leurs proches. Cet “an foiré” nous aura démontré que le copier-coller avec ce qui se passe à l’extérieur est une totale hérésie,  que si la France est entrée en confinement au mois de mars 2020 avec plusieurs centaines de morts,  le confinement de forme a été décrété à Madagascar lors de la découverte de 3 cas positifs de coronavirus mettant à genoux le secteur économique.  Cet “an foiré” nous aura démontré le gouffre encore immense entre la capitale et la périphérie de Madagascar, que lorsqu’à Antananarivo, les masques sont plus ou moins portés,  à même pas 10 kilomètres de la capitale, les masques tombent. Cet “an foiré” nous aura montré que lorsque le souci de certains actuellement, se rapportent aux bûches,  caviar, saumon et huîtres pour les festins de fin d’année,  dans l’Androy et de manière générale dans le sud de l’île, des gens, hommes femmes et enfants meurent de faim et ce ne sont pas les selfies pris lors des distributions de vivre qui vont donner à tous une bonne conscience.

Cet “an foiré” aura démontré que si aujourd’hui dans les grandes surfaces et autres magasins ; les décorations de Noël dont certaines évoquent la neige des pays froids et les lumières de l’hiver qui nous inondent, chez nous l’eau est rare, la canicule est bel et bien là, les feux de brousse sont quotidiens et l’on en arrive à rêver du froid d’ailleurs. Cet “an foiré” nous aura démontré que chez nous, tout est spectacle,  tout est politique si bien que même en pleine pandémie, ce sont les politiciens qui “parlent” et les professionnels de santé se taisent. Cet “an foiré” nous aura démontré encore plus l’arrogance des détenteurs de pouvoirs,  le mépris que certains ont à l’égard de la population et leur amnésie sur le fait qu’ils ne font que passer et qu’ils n’emporteront absolument rien, même pas un ariary, dans la tombe. 2020… an foiré,  2020… mais que des “enfoirés”!

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