Publié le 03 mars 2021
L’agriculture emploie plus de 80% de la population active à Madagascar, pourtant le secteur peine à développer, alors qu’il constitue une composante essentielle de l’économie du pays. Il ne faut pas se voiler la face, la Grande Ile a beau être un pays à vocation agricole, les productions locales ne suffissent même pas à subvenir aux besoins locaux. L’atteinte de l’autosuffisance alimentaire risque d’être assez difficile à Madagascar tant qu’on ne fait pas avancer le secteur agricole. Pour augmenter la production agricole, la meilleure solution est l’extension des surfaces cultivables, mais dans le pays, c’est plutôt le contraire qu’on constate avec les rizières qu’on remblaie ici et là ou qu’on utilise pour faire des briques. Le manque de précipitations a fait que de nombreuses personnes ont préféré utiliser leurs rizières pour la fabrication de briques et se créer ainsi une source de revenus. C’est avec ce genre de situation qu’on compte atteindre un jour l’autosuffisance alimentaire, déjà que l’agriculture souffre d’importants handicaps comme les aléas climatiques, l’épuisement des sols, l’érosion et bien d’autres. Bien évidemment, tout cela induit une faible productivité. Le pire c’est que les pratiques agricoles qui prévalent dans le pays datent du moyen âge et n’ont connu aucune évolution. Il faudrait y remédier, sinon on sera obligé de toujours importer différentes denrées pour combler le manque en termes de consommation. Et dire qu’on a eu l’idée de faire de Madagascar le grenier de l’Océan Indien, ce qui n’est pas du tout à exclure, mais pour cela il doit y avoir d’importants changements dans le pays. Les dirigeants doivent accorder un peu plus d’importance au secteur agricole, car avec la situation actuelle, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire est pratiquement impossible. Au lieu de s’étendre, les surfaces cultivables se restreignent pour faire place à de nouvelles infrastructures. Ce n’est pas normal qu’on importe toujours du riz alors que le pays dispose d’immenses surfaces cultivables encore inexploitées. La Grande Ile doit sérieusement penser à augmenter sa production agricole au risque de dépendre toujours des autres et ce dans n’importe quelle situation.
Jean Riana
