Publié le 17 juin 2021
A l’origine du marché noir et d’actes de banditisme violents et criminels qui ont entraîné la prohibition. La prohibition : interdiction de fabriquer, de vendre et de consommer de l’alcool aux États-Unis dans la période 1919-1933. A Madagascar un peu partout dans l’île le «TG» ou Toaka Gasy a toujours été un breuvage très apprécié dans les campagnes, durant l’ère coloniale et après l’indépendance aussi pour des raisons purement de concurrence commerciale au profit des boissons alcooliques d’importation.
Pendant les grandes réjouissances dans les villages et même dans les salons huppés ou en privé, cette boisson de fabrication locale est toujours à l’honneur à côté des flacons de whisky de marque Johnny Walker, Jack Daniels, Chivas et autres. L’adoption de la loi Brunel sur la libération de la filière alcool de fabrication locale longtemps restée dans la filière informelle soulève encore plus de problèmes qu’elle n’en règle. En l’absence de contrôles et de conditions de commercialisations, la masse de production par milliers de litres souvent frelatée est écoulée sur tout le territoire national. Pire, des ivrognes adeptes des beuveries excessives subissent souvent les conséquences de ce penchant pour la prise inconsidérée du «Toaka Gasy» et meurent dans des conditions que les médecins peuvent rarement éviter. Malgré la loi sur la libéralisation, à cause de la mauvaise qualité de ce breuvage jusqu’à ce jour, les services de l’Etat, la Gendarmerie Nationale et les policiers maintiennent toujours des mesures de lutte prudentes sur la production et la commercialisation. Ils se cantonnent souvent dans des sanctions basées sur des saisies, des transactions et des amendes au prorata des quantités contrôlées durant les transports, sur les lieux de vente ou encore dans des débitants clandestins.
Dans la vie courante les textes votés nécessitent des mesures strictes pour préserver d’abord la santé publique et surtout, autant que possible pour booster les recettes fiscales. Le Service des Régimes Spéciaux a intérêt à faire un zèle productif sur les produits soumis aux droits d’accise et autres concernant l’exercice légal de la vente des boissons alcooliques. La profession doit être conditionnée au visa préalable de l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaire sous tutelle du Ministère de la Santé publique. Après délivrance d’un Bulletin d’Analyse et les résultats probants de l’échantillon de produit fourni qualifié «propre et sain à la consommation», la même agence délivre un «certificat de conformabilité» qui donne le feu vert à la vente en commerce du produit concerné. Dans la capitale, on trouve plusieurs marques de rhum local distribué librement. Sont-elles en conformité avec le Code Général des Impôts et les règles sanitaires existants. Seuls les services de répression des fraudes dans l’avenir pourront nous donner des réponses satisfaisantes. Pour le moment c’est vogue la galère ! Dommage…
Noël Razafilahy