Publié le 25 juin 2021
Plus d’une semaine avant le jour tant espéré par tous les habitants de cette île, les fanfares de quartier n’ont pas attendu le jour du 26 Juin 2021 pour égayer tous les quartiers de la capitale, des villes et même les villages les plus reculés avec leurs aubades de jour comme de nuit. Une atmosphère de fête animait le climat morose d’un contexte post-coronavirus première version rejoint par des lendemains menacés par la crainte de tel ou tel variant. Ce n’est pas tous les jours la fête au village !
Mais cette fois-ci, les gens font à peine attention aux risques sanitaires ambiants. C’est tout juste si la plupart de la population s’en tient encore aux gestes barrières. Signes révélateurs de la joie de vivre exprimée le temps de quelques jours de gaieté : la musique et les lampions dans les rues, les couleurs et les design séducteurs qui décorent les masques individuels. Seule ombre au tableau ce maudit délestage dont Vonjy Andriamanga, ce détestable Directeur Général de JIRAMA a fait cadeau aux usagers de plusieurs quartiers d’Antananarivo et de quelques villes périphériques. Sur les étalages de tous les commerçants, comme par on ne sait quelle magie de la consommation, les viandes, marchandises diverses, les fringues, les jouets, les pétards et les feux d’artifices disparaissent en un clin d’œil depuis le début de la semaine, à l’heure où ces lignes vous tombent sous les yeux. Et cette ruée des acheteurs ne cessera que plusieurs jours après l’arrivée des avis de crédit dans les comptes bancaires individuels. En tant que fiers fils du pays indépendant et attachés aux valeurs républicaines de souveraineté, les militaires se feront un point d’honneur de célébrer plus d’un demi-siècle d’existence et de service sous les couleurs nationales avec les fastes dignes de l’évènement.
En marge de toutes ces festivités, sur le plan historique, un «contentieux territorial franco-malgache très ancien » qui remonte vers les années 60 reste toujours d’actualité et demeure un nuage sombre dans le ciel de la diplomatie entre Paris et Antananarivo. Pour la simple et unique raison que selon des observateurs lucides, l’officialisation de la solution souple «cogestion» (dans des domaines qui restent à préciser) prévue pour marquer le 60ème anniversaire de la déclaration d’Indépendance de Madagascar d’une manière bilatérale avec la participation du président Emmanuel Macron, est restée une grosse déception pour la partie malgache. Aux yeux des experts en la matière la «solution consensuelle» malgré «les démarches entreprises auprès de la France, dès juin 1979, n’ont jamais abouti » en conformité avec «la première commission mixte franco-malgache, en mars 1979, il avait ainsi été convenu que le sort de ces îlots serait réglé par des négociations diplomatiques bilatérales et non par des instances juridictionnelles internationales, arbitrales ou judiciaires… » Un tel fiasco diplomatico-historique qui n’est pas du à l’honneur d’un pays pourtant ami persiste à cause «d’un décret du 1er avril 1960, « relatif à la situation administrative de certaines îles relevant de la souveraineté de la France ». De surcroît, ce décret – un acte juridique que l’on peut qualifier, sans exagération, de scélérat – a été adopté dans le plus grand secret : il n’a été porté à la connaissance de la partie malgache qu’après le 14 juin 1960 qui est sa date de publication au Journal officiel… », confirment les mêmes sources.
Noël Razafilahy