Publié le 10 novembre 2021
Le changement climatique n’a pas seulement frappé l’habitat et la vie sociale dans l’Androy. Rien d’étonnant diront les experts en la matière qui se risquent même jusqu’à prophétiser (à tort ou à raison) qu’il faut s’attendre même à des prévisions basées sur des évaluations techniques assez inquiétantes. Des observateurs constatent les impacts qui incluent la migration ou l’extinction de nombreuses espèces à mesure que leur environnement change, en particulier dans les récifs coralliens, les montagnes (…). Le changement climatique n’est plus seulement au stade de menace mais des réalités existentielles dans plusieurs régions de Madagascar pour les personnes en matière «d’insécurité alimentaire, de pénurie d’eau, d’inondations, de maladies infectieuses, de chaleur extrême, de pertes économiques et de déplacements.»
La famine annuelle de l’Androy est l’exemple typique de la convergence de tous les problèmes actuels qui frappent une population. Dans un article du journal l’Humanité du 5 juillet 2021, Marie-Noëlle Bertrand signale que le sud de Madagascar «est en prise avec les méfaits du réchauffement climatique. Mais le temps n’explique pas tout d’une insécurité alimentaire qui ne cesse de s’aggraver et touche, aujourd’hui, 1,5 million de personnes. Certains records sont moins bruyants que d’autres(…) à Ambovombe, dans le sud de Madagascar, le thermomètre affichait 39 °C à l’ombre. En janvier, déjà, il pointait à 46 °C dans la vaste région de l’Androy. Un pic parmi d’autres : depuis 2019, sans grand remue-ménage, la sécheresse y a pris ses quartiers… »
Les dirigeants, les hommes politiques, tout le monde tire profit de la situation en bien comme en mal. Mine de rien, selon la même source, en faisant allusion à «un territoire en paix » la déclaration de David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) qui a gagné l’attention générale grâce à une déclaration choc. Madagascar, affirme-t-il, est le premier pays au monde à expérimenter la faim due au réchauffement climatique, met le doigt sur la plaie à propos de la situation dans le sud en faisant allusion à «d’autres » pays en conflit. Il ne croit pas si bien dire, car les détracteurs du régime en font tout un plat et ne ratent aucune occasion pour éreinter le régime sur les conséquences de la famine et les problèmes sociaux économiques qui en découlent. Quitte à en faire des prétextes pour alimenter une agitation permanente dont l’objectif caché est l’incitation de la population à la révolte. Les récents discours faussement apaisants des chefs politiques Marc Ravalomanana du TIM, de Norbert Lala Ratsirahonana et de Hery Rajaonarimampianina du HVM à partir de Paris sont révélateurs des ententes souterraines que cache l’arbre Siteny. Déjà en périphérie les travaux de sape de certaines têtes parlementaires pour déstabiliser le pouvoir en place n’échappent pas aux observateurs. Si aucun heurt ne trouble encore l’ordre public c’est seulement parce la Grande Muette reste et demeure encore dans son rôle institutionnel de la protection des institutions.
Noël Razafilahy