Publié le 30 mars 2022
Roland Ranjatoelina vient d’être nommé Ministre des Transports et de la Météorologie, en remplacement de Tinoka Roberto. Au premier abord, il ne devrait pas faire pire que son prédécesseur qui a brillé par son inertie et son incompétence à ce poste. Pourtant, Roland Ranjatoelina n’est pas l’homme de la situation, pour au moins deux raisons. D’une part, le Ministère des Transports et de la Météorologie ne se limite pas au secteur aérien. Roland Ranjatoelina n’a aucune expérience dans le transport maritime, le transport terrestre et le transport fluvial. D’autre part, dès son entrée en fonction, Roland Ranjatoelina a désigné ses cibles privilégiées, au lieu de se montrer ouvert, conciliant et à l’écoute de tous.
Mais qui est Roland Ranjatoelina pour faire preuve d’autant d’arrogance et d’ignorance ? Avant toute chose, Roland Ranjatoelina est un ancien au sens péjoratif du terme. Ancien administrateur délégué d’Air Madagascar, Roland Ranjatoelina a été nommé à ce poste en mars 2002. Il n’a pas fait ses preuves puisqu’il a démissionné en août 2002. Ancien Ministre des Transports pendant la Transition (de 2009 à 2014), c’est à cause de son incompétence notoire qu’Air Madagascar s’est retrouvée dans l’Annexe B, contenant la liste des compagnies aériennes soumises à des restrictions d’exploitation. Ancien directeur de campagne du Pr Alain Tehindrazanarivelo, candidat au scrutin présidentiel de 2013, Roland Ranjatoelina n’a pas permis l’élection de celui-ci qui n’a obtenu que 0,57% des suffrages.
Dès sa prise de poste en mars 2022, Roland Ranjatoelina a cru faire un coup d’éclat en tirant à boulets rouges sur la société de sûreté aéroportuaire Amarante Madagascar au motif que celle-ci serait à l’origine des difficultés financières de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM). Non seulement l’accusation n’est pas fondée mais au lieu de dire n’importe quoi, le nouveau Ministre des Transports et de la Météorologie aurait dû se renseigner sur les dommages causés sur le secteur de la sûreté aéroportuaire par la société Samada qui avait détourné le contrat BOT obtenu par la société CSPI-M. Personnage clivant, Roland Ranjatoelina pourrait ne pas faire long feu à son poste, à l’heure où le pays a besoin de responsables politiques soucieux d’unité.
La Gazette