Publié le 30 mars 2022
Les réseaux sociaux ne connaissent ni les dimanches, ni les jours fériés. Bien au contraire, ce sont ces jours-là où les révélations (vraies ou fausses) pullulent. L’avantage des journaux c’est que les écrits proviennent de professionnels qui vérifient souvent préalablement leurs sources. Cependant, force est de reconnaître que certains scoops proviennent maintenant des réseaux sociaux. Des informations transmises sous un relatif anonymat ! Relatif, car remonter à la source n’est pas impossible. C’est le cas de ce président de syndicat de la Cnaps qui a fini par avouer qu’il est bien à l’origine des fuites de documents internes de la Cnaps. Ce président de syndicat et ses co-accusés, poursuivis par leurs employeurs, n’ont pas été condamnés au bénéfice du doute, contrairement à cet ex-agent du ministère de la santé, Ravo Ramasomanana. Faudrait-il maintenant penser à légiférer sur les lanceurs d’alerte qui contribuent à la transparence de la vie publique. Sans aucun doute !
Une influenceuse des réseaux sociaux a soulevé sur son site facebook le cas de Rinah Rakotomanga, vice-présidente du conseil d’administration d’Air Madagascar (VPCA). Elle a voyagé sur le vol MD 51 le 20 mars 2022 et est arrivée à Madagascar le lundi 21 mars 2022.
Le soir de son arrivée, elle était l’invitée du jour de Gascar Fenosoa sur Real TV. Et l’influenceuse de poser innocemment la question « le confinement à l’arrivée des passagers internationaux a-t-il été supprimé » ?
Si effectivement ce confinement est supprimé, comme le demandent ardemment d’ailleurs les opérateurs touristiques, ce serait un signal fort pour les touristes et les opérateurs. Il conviendrait de le faire savoir, de l’officialiser, et d’en faire une large publicité. Et non le réserver uniquement à quelques privilégiés de la République.Cela rendrait effectivement plus attrayante la destination Madagascar, face à ses concurrents de l’Océan Indien.
Cette influenceuse pose d’ailleurs une autre question insidieuse « pourquoi un billet gratuit, non pour une mission, mais pour un besoin personnel (assister à la sortie de la promotion 2019 de l’école polytechnique de son fils, comme on peut le voir sur son site facebook) » ? Un billet Open dont la date de retour n’est d’ailleurs pas fixée, lui permettant de repartir à tout moment.
Plus d’une dizaine de proches de Rinah, dont son ami et associé dans l’affaire SMMC/Rinah, auraient également bénéficié de billets de faveur de Madagascar Airlines. Quelles fonctions occupent-elles chez Madagascar Airlines pour bénéficier de tels privilèges de cette compagnie ?
Pour la transparence, le ministre des transports devrait faire rapidement la lumière sur les faits ci-dessus. Il devrait rendre publics les noms des actionnaires de Madagascar Airlines, le montant du capital et les noms des administrateurs qui ont nommé DG de Madagascar Airlines Ny Riana Rasolonjatovo (ancien de DHL comme le DG de la Cnaps et PCA d’Airmad). En tout cas, cette nomination ne semble figurer dans aucun des compte-rendus des conseils des ministres.
Par ailleurs, la même influenceuse soulève également le transport de plusieurs dizaines de colis hors gabarit présentés comme excédents de bagages au poids sous évalué (avec le risque technique pour la sécurité de l’avion) d’un passager.
La 1ère pièce présentée montrerait 41 colis en bagages excédentaires pour un passager du vol MD51 du 13 mars 2022, alors qu’un passager n’aurait droit habituellement qu’à un maximum de 8 colis excédentaires.
Concernant toujours ce vol, la 2ème pièce montrerait 51 colis pesant au total 175kgs, soit un peu plus de 3Kgs par colis en moyenne. Elle affirme même que les bagages de 24 passagers n’ont pu être transportés sur ce vol. Dans une de ses vidéos, elle précise qu’en fait, ces colis sont envoyés par la société Mada Groupage dans laquelle la sœur de Rinah serait actionnaire.
Nous laissons le soin aux spécialistes et au Ministère des transports le soin de décortiquer le faux et le vrai dans cette affaire. En toutcas, faisons confiance au nouveau ministre des transports d’aller au fond de cette affaire en faisant procéder à des enquêtes approfondies et complètes, et en publiant les résultats.
Ces révélations n’ont pas laissé indifférente Mme Rinah qui a réagi sur sa page facebook en exhibant l’article 222-33-2 du code pénal français “Le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail, susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende.”A bon entendeur salut!
Allons-nous assister bientôt à un procès en bonne et due forme à Paris, si Mme Rinah juge que les propos de cette influenceuse vont jusqu’à altérer sa santé physique ou mentale ou compromettre son avenir professionnel? Affaire à suivre…
La Gazette