Publié le 10 mai 2022
Comme si toutes les frasques et les abus commis jusqu’ici ne suffisaient pas, voilà que le ministre des Sports montre qu’il excelle également dans cette discipline pervers du harcèlement sexuel. La semaine dernière, sans que ses pairs en soient conscients, ce membre du gouvernement fameux pour « le faux diplôme et l’usage de faux » assorti d’une condamnation judiciaire, a réussi à amener le gouvernement tout entier à prendre un décret d’abrogation concernant une dame directrice dans son département. Le seul tort de cette dame c’est d’avoir refusé de se laisser faire dans une sorte de viol prémédité à Toamasina. L’acte condamnable s’est déroulé la veille du match des Barea après un festin bien arrosé sur ordre du ministre qui s’attendait à abuser d’une femme en état d’ivresse très avancée. Elle était encore consciente, lorsque les collaborateurs complices du ministre ont tenté de l’amener de force dans une chambre du restaurant Calypso. Elle s’est débattue comme elle a pu et a crié au secours.
Devant cet énergique refus et le voisinage qui commençait à jouer les curieux, ses agresseurs n’ont pas pu la retenir, ont battent à la retraite et le projet de débauche programmé n’a pas eu lieu. Le temps est passé et le remaniement partiel de l’an dernier a aidé la victime à ne pas tenir compte de la tentative immorale de son chef… Elle a continué à servir le ministère jusqu’à ce que la personnalité concernée revienne à son ancien poste. Sans crier gare, par dépit d’avoir raté une occasion pour assouvir son penchant pour le libertinage sur la personne de la collaboratrice, sa première réaction était de la mettre dans la première charrette des personnes à limoger. C’est maintenant chose faite. La sanction injuste prise sur la personne faisant l’objet d’un harcèlement sexuel caractérisé, a été prise depuis le mardi 3 mai dernier par voie de décret pris en Conseil de Ministres. La Directrice du Patrimoine et de la Logistique est bel et bien limogée. Qu’un pareil abus d’autorité ait été accompli par l’ensemble de l’équipe gouvernementale qui ignore tout de la motivation perverse du ministre des Sports, c’est tout de même un acte de gouvernement déplorable. Qu’on prenne de la sorte une mesure scandaleusement déplacée envers une personne de sexe féminin pour les motifs que nous dénonçons énergiquement, mérite que l’on comprenne qu’il y a dans ce pays des abus inadmissibles.
Noël Razafilahy