Publié le 19 mai 2022
A partir des retombées économiques sur le plan du commerce international, tous les pays du monde entier craignent que cette guerre déclenchée par Poutine en Ukraine n’entraîne un désordre planétaire en matière d’approvisionnements en denrées alimentaires, en gaz et même en produits pétroliers. A cause des perturbations des moyens de transports terrestres et maritimes, les flux des livraisons pourraient ne plus satisfaire la demande internationale. A Madagascar de tels désagréments ne sont pas tellement à craindre, parce que sur le plan local, les besoins de notre pays ne dépendent que partiellement du contexte extérieur. Mais toujours est-il que selon les observateurs, face à l’inflation ambiante, les familles se débattent entre « misère et débrouille » pour survivre.
A Madagascar, les hausses des salaires décrétées par le gouvernement ne touchent qu’une partie de la population, parce que le secteur informel très dominant, ne permet pas d’avoir des revenus stables. L’ensemble des habitants est donc condamné à se contenter des discours d’Edgar Razafindravahy, ministre de l’Industrialisation du Commerce et de la Consommation, rassurants, mais sans effets palpables pour le panier de la ménagère. Face à ces promesses sans suite réelle, ils se contentent des mesures périodiques d’un Chef de l’Etat déterminé à montrer le courage politique de recourir à l’importation du riz de l’étranger, au risque de léser et de porter préjudice aux récoltes locales bloquées dans les zones de fortes productions rizicoles à cause des réseaux routiers sérieusement défectueux.
Le régime est en train de mobiliser sérieusement les institutions parlementaires pour accélérer l’approbation des textes en vue de la réalisation des grands travaux d’amélioration des axes capables de libérer les étranglements des points d’évacuations des produits destinés aux ravitaillements des centres urbains. Les députés se penchent actuellement sur la ratification des accords internationaux relatifs à l’autoroute à partir de Toamasina vers la capitale et les localités qui longent l’itinéraire. Il faut reconnaître que le jeune timonier est novice dans l’arène de la direction de la République, mais force est de reconnaître qu’il fait preuve de détermination pour aller de l’avant. Même si sa détermination est visiblement handicapée par le blocage de quelques membres du gouvernement très tir au flanc et de mauvaise foi. Ces derniers, au lieu de suivre le rythme imposé par la conjoncture sérieusement perturbée par une agitation hostile au régime et soutenu en coulisse par des faux amis qui n’attendent que l’occasion favorable pour jeter le masque et soutenir une opposition en ordre dispersé dépourvue d’un chef charismatique crédible et convainquant. Quoi qu’il en soit, même menacée par la faim, la population sous la pression des variations galopantes des prix des produits de première nécessité, tient encore bon. Mais jusqu’à quand ? Aux responsables étatiques de prévoir cette limite qu’ils ne doivent pas dépasser.