Publié le 23 mai 2022
Au risque d’être atteint de maniaque de l’alarmisme maladif, nous sommes plusieurs à être conscients que non seulement « notre pays est tombé dans un gouffre, on est dans ce gouffre de la pauvreté,(…) mais que surtout «on n’est pas encore sortis de l’auberge et on est loin d’en sortir». Voici pourquoi. D’abord, au sein même des décideurs du régime, il existe une attitude laxiste peu favorable aux buts de l’Exécutif d’aller de l’avant dans le sens d’un développement pérenne en faveur du peuple. Une pareille mentalité ne peut que bloquer la détermination de faire sortir le pays d’un appauvrissement qui lèse au plus haut point l’avenir de ce pays. Dans une nation composée en majorité de paysans producteurs, il est dommage que le gouvernement ne consacre que peu d’intérêt et un budget symbolique au sort de la production rizicole.
Comme ce secteur d’activités lié à l’élevage est conscient du fait d’être considéré comme les parents pauvres de Madagascar, bloqués dans cette situation de majorité silencieuse maltraitée par un banditisme rural cruel, ils se morfondent. Les drames existentiels qu’ils vivent au quotidien sont autant de motifs de colère que les détracteurs du système ne se privent pas d’exploiter pour créer des foyer de tension un peu partout. Heureusement pour tous (chat échaudé par les émeutes dramatiques du passé qu’elle a payé très cher), la couche populaire n’est pas sensible aux incitations diverses des agitateurs.
Mais toujours est-il que sur un autre plan, les responsables étatiques ne doivent pas sous-estimer les incidents plus ou moins graves de troubles de l’ordre public qui apparaissent un peu partout. Un jour, c’est la vindicte populaire qui éclate dans telle ou telle ville. Une autre fois, c’est l’agression d’une bande de voleurs qui se termine mal pour les habitants. Récemment, le pourrissement de l’affrontement des parents des pêcheurs soutenus par l’opinion publique avec prise d’otages des forces de l’ordre, s’avère un cas révélateur des négligences des autorités locales, de connivence flagrante avec les responsables de QMM, décidés à ne pas reconnaître les préjudices gravissimes causés par leurs négligences professionnelles au détriment du public. Encore heureux que dans les milieux universitaires, on se contente pour le moment de manifestations qui, à la longue, pourraient dégénérer de façon dramatique. Il appartient aux dirigeants étatiques de prévoir le point de non-retour de manière à pas donner l’occasion aux mauvais perdants des élections présidentielles d’antan, l’occasion d’avoir raison…