Publié le 20 juin 2022
62 ans après la déclaration officielle de l’Indépendance les habitants de Madagascar ne peuvent toujours pas se targuer d’être sortis du bourbier de la pauvreté. L’étiquette de V.I.P (Very Important Person) pour les Anglo-saxons, dans notre pays comme ailleurs, est réservée aux rares individus dont la réussite politique, sociale et économique s’étale au grand jour. Depuis toujours, sur cette île, ils ont la totale mainmise sur les leviers de commande des pouvoirs, la maîtrise de la haute finance, le monde des affaires en général et du commerce en particulier. A l’inverse la majorité de la population qui se trouve dans le même panier portant l’étiquette peu honorable de G.V.P (Gasy Very Poor) qu’on peut traduire par Gasy très pauvres.
Cette classe sociale est affublée d’une appellation pas du tout flatteuse qui rappelle le fameux C.V.P (Côtier Vendra-P(censuré…) nom donné par des politicards arrogants et cyniques pour désigner nos compatriotes du littoral. On ne fait appel à eux que pour remplir les urnes lors des élections et jouer les figurants pour les besoins de l’audimat pendant les cérémonies officielles. Ni plus ni moins… Cette forme de mépris presque institutionnalisé ne date pas seulement d’aujourd’hui. Quoique jusqu’aux turbulences faussement politiciennes d’une sédition putschiste dirigée par un monopoliste patron d’une industrie laitière, avec les efforts financiers et monétaires du régime de l’Amiral Didier Ratsiraka et du Premier ministre Tantely Andrianarivo (expert reconnu de réputation internationale) la République était sur le point de remonter la pente de l’économie de la République.
La mentalité d’une voyoucratie pillarde avide de s’enrichir de manière rapide et durable sur le dos de l’Etat, a surtout été flagrante depuis 2002. En 2008, pour mettre un holà à ces pratiques financières mafieuses «les principaux bailleurs de fonds de Madagascar ont suspendu fin décembre le versement de leur aide budgétaire au pays en attendant des clarifications sur la gestion des finances publiques,… » Prenant la suite d’une Transition dont l’ingérence partisane internationale n’avait pas permis de redresser la barre après les abus excessifs de 7 années d’un régime ploutocratique, le mandat inachevé de Hery Rajaonarimampianina marqué par le favoritisme au profit des courtisans du parti H.V.M ,n’avait apporté que déception et cette basse compromission avec les dirigeants du projet RAVINALA Airport. Raison pour laquelle il a osé déclarer à la presse : « à Madagascar, on ne peut pas corriger autant de pauvreté en cinq ans » ? C’est donc dans le contexte des retombées d’un passé méprisable que le système actuel en place et tout un peuple appauvri, devront tant bien que mal festoyer cette année. Prenant le courage à deux mains, ils vont faire preuve de détermination pour montrer aux yeux du monde que la nation peut relever le pari de l’émergence pour devenir des G.V.P (GASY VERY PROUD) et fiers de l’être, avec une gestion saine et rationnelle de ses richesses.