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Grand jour pour la vanille: C’est l’heure de vérité
Publié le 08 juillet 2022
Jamais encore le jour d’ouverture de la campagne de vanille verte n’a fait couler autant de salive et d’encre. L’heure de vérité a finalement sonné pour les planteurs que les profiteurs de tous bords ont toujours traités dans la mentalité commerciale de l’exploitation de l’homme par l’homme pour assurer leurs grandioses richesses de multimilliardaires.
Dans certains pays comme en Côte d’Ivoire, les jours d’ouverture de campagne le 1er octobre (journée nationale du Cacao) pour l’ouverture de la récolte, sont jours de fête. Ce jour de juillet devrait être la Journée Nationale de la Vanille tant ce produit est la fierté de notre pays. Cette année, la fête aura une saveur toute particulière, car si les acheteurs respectent le décret officiel qui fixe le prix de la vanille verte à 75,000 ariary le kilo, ce sera la garantie pour le producteur d’avoir enfin une juste rémunération du dur labeur des producteurs. Ce prix doit revenir directement aux producteurs et non à des intermédiaires en tous genres. Néanmoins, certains exportateurs et acheteurs déçus de ne plus pouvoir profiter de la faiblesse des producteurs, vont devoir rompre avec leur vicieuse habitude d’acheter le produit à bas prix aux paysans. Le prix de vente à l’exportation fixé par le Ministère protège toute la chaîne de valeur jusqu’au client final. Il n’y a donc aucune raison de ne pas payer ce prix de la vanille verte sauf à vouloir gagner plus que les autres.
Cette nouvelle organisation a pour but de protéger une filière où de trop nombreux profiteurs dont certains ne tiennent compte d’aucune valeur ajoutée. Ils se contentent d’abuser des producteurs. Les Ministres de l’économie et finances ainsi que du Commerce de l’industrie ont invité les industriels qui utilisent des extraits et arômes ainsi que les distributeurs professionnels de gousses de vanille à acheter directement auprès des exportateurs agréés, gage d’un respect des lois et règles édictées par le gouvernement pour protéger la filière. L’année passée a clairement mis en lumière les pratiques de certains tricheurs comme Authentique Product, De Monchy, Hachmann, Eurovanille, Touton, l’Atelier vanille, Vanilla Flavors, Karen Foheng, Ahmadaly Kezar, et bien d’autres déjà cités dans notre édition d’hier. De sources sûres, des enquêtes et des investigations, parfois au-delà de nos frontières, sont en cours. Elles pourront mener à des pénalités importantes et à de lourds redressements à l’encontre de ces exportateurs déjà cités. Madagascar doit être exemplaire dans le respect de sa volonté de mettre de l’ordre dans cette filière qui ressemblait plus à un marigot qu’à la noble filière de l’arôme le plus apprécié au monde.
Le MICC (Ministère de l’Industrie du Commerce et de la Consommation) a rappelé plusieurs fois lors de la réunion de Paris que de lourdes sanctions et une perte de licence d’exportation sont inéluctables contre ces exportateurs fraudeurs, mais également contre les acheteurs complices qui l’achètent à vil prix tout en sachant pertinemment qu’il existe un prix minimum, seul garant d’un revenu décent pour le producteur, mais également donnant les moyens à toute la filière de financer sa sécurité et sa qualité tout en assurant sa promotion internationale. Que les planteurs, collecteurs préparateurs et conditionneurs stockeurs soient rassurés, la vanille malagasy occupe plus de 80% de la production mondiale, donnant ainsi une responsabilité toute particulière, non seulement aux pouvoirs publics, mais aussi à tous les acteurs de la liane à l’assiette. Qu’ils soient rassurés que leur vanille sera bien vendue directement aux honnêtes industriels de la transformation au prix plancher export de 250$ et bien plus pour les qualités gourmets qui honorent les tables de la grande gastronomie mondiale.
La Gazette