Publié le 20 août 2022
Non seulement le retour de l’exemplaire typique de la honte du corps de la magistrature est une honte pour tout le pays, mais les contours nébuleux qui ont permis sa présence parmi nous, sont une insulte à l’Etat de droit… Rien que le fait que Maharante Jean de Dieu soit entré sur le territoire national sans qu’aucune réaction officielle en parle en bien ou pourquoi pas en mal avec les casseroles puantes qu’il traînait, dépasse l’entendement. Fonctionnaire du système judiciaire au passé pas du tout respectable en tant que Procureur près le Tribunal de 1ère Instance de Toliara, il était célèbre pour les actes abusifs dans l’exercice de ses fonctions (extorsions de fonds, corruption et accaparements de propriétés foncières au détriment de pauvres justiciables incapables de lui tenir tête, par peur d’aller en prison.
L’individu était du genre à donner pour « un oui ou pour un non » des instructions pour une mise en détention (de manière arbitraire)… Il lui arrive aussi d’être violent au point de tabasser des justiciables, même des femmes. L’ambition aidant, il est devenu Gouverneur de la Province Autonome de Toliara, avec toutes les mauvaises actions administratives et financières que l’on sait. Par le biais d’une équipe de mauvaise réputation, il dirigeait sa circonscription d’une main de fer pour racketter les commerçants et hommes d’affaires afin d’en tirer le maximum de fortes sommes. A cause de ces activités détestables, quand « la bise fut venue », il était parmi les premiers à prendre le large pour fuir « la chasse aux sangliers par réservistes interposés en 2002 ».
Après la fuite de Marc Ravalomanana vers le continent à côté chassé par la Révolution Orange, pour fuir la situation précaire de réfugié politique en France, Maharante revient au pays pour vendre ses services au pouvoir de Transition. Successivement ministre de la Fonction Publique et de la Poste et des Télécommunications, ce membre du gouvernement «accro» aux combines affairistes, passe son temps entre les galipettes du libertinage et les utilisations abusives de subventions de l’ARTEC au profit des compagnies de téléphonie mobile en brassant des milliards d’Ariary mal acquis. Emporté par les effervescences de fin de règne de l’ancien président Hery Rajaonarimampianana, Maharante Jean de Dieu préfère en catimini demander asile en France pour éviter les poursuite pénales sur ses mauvaises gestions financières. Voilà que comme si de rien n’était l’individu au passé politique peu conforme à nos lois débarque à l’Aéroport d’Ivato précédé des rumeurs les plus incroyables. Les mauvaises langues insinuent que quelque part en haut lieu, on aurait (le conditionnel est de rigueur) passé l’éponge sur son passé de ministre voleur et complice des détournements publics avérés, sans autres précisions. Surprise, quand il arrive au pays, c’est tout juste si on n’a pas déballé le tapis rouge. Comme pour compliquer la situation, on jase beaucoup sur un projet envisagé par on ne sait qui de le nommer Maharante Premier ministre. Sur le plan constitutionnel, une telle décision relève du pouvoir du Président de la République. L’opinion désemparée et très scandalisée à l’idée que pareille chose puisse arriver au pays, attend avec impatience que le Chef d’Etat confirme ou nie une ignominie de ce calibre. Déjà avec les incartades déplorables et les laxismes désastreux de l’actuel Chef de gouvernement, le ras-le-bol est sur toutes les lèvres. Osons espérer qu’il s’agit tout simplement de ces forgeries qu’on distille pour salir le régime. Autrement, les jours à venir s’annoncent des plus orageux !
La Gazette