Publié le 01 octobre 2022
À l’issue du Conseil des ministres de mercredi dernier, l’exécutif a décidé le recrutement de 17.900 fonctionnaires dont 200 pour l’Enseignement supérieur contre 1300 pour la Défense nationale, 1500 pour la Gendarmerie et 1300 pour la Sécurité publique. Autant de postes budgétaires pour des personnes qui logiquement devraient assurer la sécurité des personnes et des biens, mais qui, on le voit, tournent autour des endroits soi-disant stratégiques où les « opposants » ne peuvent même pas regrouper la moitié de ce nombre. À moins qu’autant de postes budgétaires pour mater toute velléité de critique et révolte contre les dirigeants ? Là est la priorité de l’actuel régime.
En face, 200 postes budgétaires pour l’Enseignement supérieur, c’est-à-dire rien ! Le nombre d’enseignants et de personnel des universités partis à la retraite ou morts ne serait-ce que durant la pandémie, mais déjà bien avant n’a jamais été remplacé. Pire, des universités faites de bâtiments sans ressources humaines sont construites, des heures supplémentaires des enseignants au titre de l’année universitaire 2018 qui seront frappées de prescription quadriennale dans quelques mois. Voilà ce que le régime en fait de l’enseignement supérieur et des universités publiques.
Et pourtant, autour du chef de l’Etat et du Premier ministre, il y a des personnes qui ont un peu fait d’études supérieures et issues des universités de Madagascar, mais qui ne savent plus l’utilité des universités publiques. Il y a une ministre de l’Enseignement supérieur qui n’arrive pas à résoudre le fait que les dossiers d’heures supplémentaires de ses collègues attendent le bon vouloir du grand manitou qui met des mois et des mois pour signer ou ne pas signer les dossiers qui arrivent à son bureau, qui regarde sans broncher ces universités sans subvention étatique et où le personnel ne touche plus ses indemnités depuis plus d’un an, avec des étudiants victimes de l’imbroglio autour des e-poketra et autres fruits de la digitalisation mal maîtrisée du paiement de leurs bourses et dont certains ont touché leur bourse de l’année à la fin de l’année universitaire. Les décideurs de ce pays autorisent l’ouverture de toutes ces universités privées et ne donnent pas de subventions pour le fonctionnement des universités publiques. Elle est là la vérité imprimée, toutes ces attitudes prouvent que ce qui importe est de laisser se développer des universités privées et mettre à l’agonie les universités publiques. Voilà la vérité imprimée de l’Enseignement supérieur à Madagascar en l’an 2022.
La Rédaction