La Gazette de la grande ile

Enseignement public : Le privé devance l’Etat

Publié le 01 novembre 2022

La valorisation de l’éducation n’apparaît nulle part dans les plans de l’Etat. En quatre ans de pouvoir, les seules actions du pouvoir pour l’éducation de base ont été la construction de plusieurs bâtiments censés être des Ecoles Primaires Publiques (EPP), mais vides. Dans la mise en valeur de l’enseignement public, le secteur privé semble plus intéressé que l’Etat.

Statistiquement, le régime actuel a construit une cinquantaine d’EPP. D’après le chef de Zone d’Administration Pédagogique (ZAP) d’un district d’Alaotra Mangoro, « seules cinq de ces EPP sont fonctionnelles ». Le reste n’est que bâtiments vides, sans enseignants, ni élèves.

La valorisation de l’éducation et de l’enseignement ne se fait pas en construisant des infrastructures vides, mais en mettant en valeur l’existant. Notons qu’actuellement, un enseignant FRAM de la région Sud de l’île ne perçoit que 40.000 ar mensuels. L’enseignement est complètement délaissé. L’Etat ne voit pas la souffrance des enseignants et l’état déplorable des infrastructures dont les entretiens sont quasi-nuls. Le budget alloué à ces infrastructures vides peut être utilisé pour former les enseignants FRAM.

Dans ce domaine, le secteur privé est plus au chevet des enseignants et de l’enseignement que l’Etat. A l’image de la fondation Akbaraly, la fondation HV ou encore la Fondation Viseo qui ne cessent de construire ou de réhabiliter des EPP dans des états déplorables. Jeudi dernier, l’EPP Ambohitsiroa a bénéficié de trois nouveaux bâtiments et d’un bloc sanitaire. Notons que le bâtiment de cette école était sur le point de s’effondrer. Ces bâtiments sont également dotés de mobiliers scolaires.

La considération de l’existant est une approche que l’Etat délaisse. Pourtant, ce sont ces enseignants et ces établissements scolaires déjà en activité qu’il faut revaloriser et non des bâtiments vides dans tous les sens du terme. Les enseignants se sentent délaissés. Lors de la réunion des membres de la Direction de l’Éducation de Masse et du Civisme au Plazza Ampefiloha le mardi 25 octobre dernier, un enseignant a affirmé que l’« Etat verse le budget censé redresser l’éducation dans des projets de construction de contenant sans contenu ». Une remarque pour nos dirigeants venant d’un responsable de l’éducation civique.

T. Berado

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