Publié le 03 novembre 2022
Il ne faut pas faire comme l’autruche en se retranchant derrière le principe du respect du secret de l’instruction. Les détaillants de ce produit dangereux envahissent les ruelles de la capitale et plus grave, les lieux fréquentés par la jeunesse qui se délasse dans des endroits mal famés. Toutes les personnes saines de corps et d’esprit se posent des questions très pertinentes et sont justement très inquiètes sur le sort réel de ces centaines de kilos de drogue saisis au port de Toamasina le mois d’août 2021. Il y a de quoi prendre peur, rien qu’à la pensée de savoir que rien que la moitié de cette merde, soit 300kilos, serait disponible sur le marché. C’est déjà plus que gravissime, voire même monstrueux pour des parents dont les enfants risqueraient d’être exposés en permanence à cette menace…
Pour la simple raison que l’existence même de ce danger invisible, mais d’une réalité intolérable, reste et demeure inexpliquée par les responsables. Pourquoi, et comment se fait-il qu’à leur niveau, la hantise purement imaginaire paranoïaque de « coups d’état » et autres fantasmes qui leur passent par la tête, les fassent tant paniquer ? Alors que cette poudre blanche, un véritable danger public, semble être purement et simplement le dernier de leurs soucis. Encore une fois, posons la question « pourquoi ? » Pour n’importe quel abruti, doté ne serait-ce que de la petite cervelle de moineau, il n’y a que deux réponses possibles qui nous viennent à l’esprit… Primo : les enquêteurs en charge du dossier n’ont guère le savoir-faire pour traiter un dossier aussi épineux. Secundo : les mêmes enquêteurs sont si compétents et très intelligents et pas bêtes du tout, que par crainte d’indisposer tel ou tel supérieur hiérarchique ou encore des hauts responsables, ils préfèrent faire l’âne et se cantonner dans la confortable position de « ceux qui n’ont rien vu, rien entendu, n’ont rien à dire »… Mais jusqu’à quand ?
Pour ceux d’entre nous qui ont la mémoire courte, rappelons les faits réels ci-après. Selon les médias au mois d’août 2021 « la gendarmerie de Madagascar a été avisée de la présence d’un conteneur de sucre suspect dans la province de Toamasina (Est). Une enquête était alors ouverte. Après plusieurs mois d’investigations, les forces de l’ordre ont mis la main sur 600 kgs de cocaïne de base ou crack, le 3 novembre. (…). Une quantité de marchandises prohibées de cette importance ne peut pas s’évaporer comme ça et disparaître dans la nature sans que quelques gros malins très influents dans le monde des affaires louches et mafieuses en tirent d’énormes et juteux profits, soit en mettant cette drogue sur le marché, soit en collaborant avec les narcotrafiquants et en fermant les yeux sur toute l’affaire moyennant des sommes fabuleuses. Jusqu’à présent, la destruction symbolique par incinération exécutée devant les caméras de télévision par le Procureur de Toamasina et un colonel, n’a convaincu ni certains gendarmes eux-mêmes, ni les douaniers au courant des aspects suspects en coulisse du dossier de cette affaire qui pue la machination à plein nez. Quoi qu’il en soit, les langues se délient au niveau des petits fonctionnaires des Douanes, de la Police Nationale et de la gendarmerie. Des noms ont été cités accompagnés des « craintives recommandations sur la protection des sources » avec des preuves à l’appui. Le hic c’est que les personnes bien informées ne sont pas suffisamment courageuses pour jouer les témoins gênants. Situation qui nous ramène à notre point de départ, alors que l’auteur principal est déjà parti hors du territoire national. Il n’y a plus que les « intouchables grossistes personnages connus » mais sous haute protection de nos propres compatriotes perchés très haut dans la hiérarchie officielle. Au fait, quel rôle joue-t-il exactement au niveau de la Primature, cet organisme qui coiffe en principe la lutte contre la drogue ? Quelle discrétion face à un gros problème qui pèse 600kilos !…
N. RAZAFILAHY