Publié le 19 novembre 2022
D’Analakely à Ankorondrano, en passant par Behoririka, Ankazomanga, 67Ha, Isotry, Ampefiloha, Andavamamba, jusqu’à Besarety, Ambidivona, Analamahitsy, Mahazoarivo, Antanimena, Ankadifotsy, Anosy, Anosibe et bien d’autres quartiers sont en proie à l’entassement des ordures. Les Tananariviens attendent que les choses s’améliorent tandis que le maire de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA), Naina Andriantsitohaina Varira (albinos), se contente de communiquer des fausses excuses sur le sujet.
Le 9 octobre dernier, le maire Naina Varira a répondu aux journalistes sur l’entassement des ordures dans la ville d’Antananarivo. « Les sommes allouées à l’assainissement en général et le ramassage des ordures sont prédéfinies dans le budget de la Commune. Or, au milieu de l’année, on a observé une hausse du prix du carburant. Le fonctionnement des camions bennes de la commune est dans cette réduction à 40% environ », affirme-t-il, à l’occasion de l’inauguration des travaux de réhabilitation de l’école primaire publique à Andrefanambohijanahary. Gouverner n’est-il pas prévoir ? Sachant surtout que la hausse du prix du carburant était évidente. En tout cas, le maire de la Commune urbaine d’Antananarivo parle d’une rectification du budget.
Le souci de gestion des ordures dans la Commune urbaine d’Antananarivo ne s’arrête pas au pseudo problème de budget. On parle en effet d’un faux problème parce que le budget de la Commune s’élève à 80 milliards d’ariary cette année. C’est sans nul doute le budget communal le plus important dans tout le pays. Pourtant, Antananarivo est la ville la plus sale de Madagascar. Elle se faufile même dans les tops 10 mondiaux des villes les plus sales.
Camions bennes. Ces engins qui servent à transporter les ordures d’un point A à un point B, la décharge d’Andralanitra notamment, sont aussi en sous nombre. C’est ce qu’affirme le maire, Naina Varira. Là on se demande s’il s’agit d’une blague. On revient quelques années plus tard, en décembre 2019 plus précisément quand la présidence de la république a offert 35 camions et 175 bacs à ordures et autres équipements à la Commune. Quelques mois plus tard alors que la Covid frappait de plein fouet la capitale, les dons de nos partenaires s’enchaînaient aussi. En 2021 par exemple, ce sont cinq camions bennes qui ont été offerts à travers le Projet de développement urbain intégré et de résilience (PRODUIR), un autre venant des Fonds des Nations Unies. Cette année, toujours à travers le PRODUIR, il y a eu une dotation de deux camions bennes et cinq camions plateaux. Au minimum, ce sont donc 48 camions supplémentaires que Naina Varira a pu bénéficier depuis le début de son mandat. Le manque d’engins n’est donc pas une excuse valable face à l’entassement des ordures.
On n’est pas au bout de notre peine, parce que ce souci des ordures qui inondent les rues de la capitale ne sera pas géré d’ici peu. « On entame la saison des pluies, saison pendant laquelle la Commune a toujours eu des soucis par rapport à la gestion des ordures. Et cela devrait se poursuivre jusqu’au mois de mars », selon le maire de la CUA, Naina Varira. Outre les pluies qui rendent un accès difficile au site d’Andralanitra, la production de déchets en cette période accuse une augmentation avec la production de fruits. Il y a les déchets de mangues et litchis, mais aussi les paniers qui servent à les transporter.
Annie N.
