Publié le 02 décembre 2022
«Le calcul est à refaire », insistent certains conseillers municipaux de la ville d’Antananarivo, notamment Toavina Ralambomahay du parti humaniste écologiste Madagascar (PHEM) mercredi, sur le sujet de la hausse exorbitante de l’impôt foncier sur la propriété bâtie (IFPB).
Mercredi 30 novembre, les conseillers municipaux de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) ont été convoqués à une session extraordinaire du conseil municipal. A l’ordre du jour, la réforme de l’abattement fiscal sur l’IFPB. Avant cette session, tel était le pourcentage appliqué pour l’exercice 2021-2022 (oui, l’abattement en question n’est valable que cette fois-ci) : 40% pour l’impôt compris entre 500 000 et 1 000 000 ariary et 20% pour celui compris entre 1 000 000 et 3 000 000 ariary. Après le vote, ces taux sont tous revus à la hausse, à hauteur de 60%.
La Commune Urbaine d’Antananarivo espère sans nul doute pouvoir tourner les gens en bourrique, mais en vain. En effet, un abattement fiscal de 60% ne vaut rien si la hausse moyenne enregistrée est de 1 000%. L’unique solution possible est l’actualisation des calculs. En effet, la hausse exorbitante de l’impôt foncier sur la propriété bâtie serait le résultat d’une erreur faite par les agents recenseurs. C’est le maire, Naina Varira lui-même qui l’a indiqué.
Il convient de rappeler que le calcul de l’impôt foncier sur la propriété bâtie est basé sur la valeur locative de la propriété, ne pouvant dépasser les 10% de la valeur locative pour les biens immobiliers. Par ailleurs, ce qui se passe actuellement c’est que la valeur de l’IFPB dépasse largement la valeur locative de la propriété. C’est du jamais vu.
En attendant, le racket des Tananariviens continue, avec une très légère baisse. L’abattement appliqué sur l’impôt foncier sur la propriété bâtie se résume ainsi avec une hausse moyenne de 1000% : forfaitaire à 10 000 ariary pour le reçu fiscal compris entre 10 000 et 100 000 ariary, forfaitaire à 20 000 ariary pour 100 000 à 200 000 ariary, abattement de 60% pour la somme comprise entre 200 000 à 3 000 000 ariary, 10% pour 3 000 000 à 5 000 000 ariary et 5% pour plus de 5 000 000 ariary.
Mais ce n’est pas pour autant que les propriétaires et les conseillers municipaux de la ville d’Antananarivo se réjouissent. Ce n’est qu’une échappatoire. L’abattement n’est pas une solution pour une erreur de calcul aussi grave. La seule solution est un nouveau recensement et donc un nouveau calcul. D’autant plus qu’aucune retombée n’est observée, suite à ce racket.
Aina P.