La Gazette de la grande ile

Production agricole : Des pertes annuelles conséquentes

Publié le 06 décembre 2022

Le secteur agricole à Madagascar ne tend pas à évoluer de manière positive, mais a plutôt tendance à régresser. En effet, la production agricole dans la Grande île a plutôt tendance à s’amoindrir. Ceci n’est pas du tout étonnant, vu la destruction environnementale qui prévaut dans le pays. Il n’y a qu’à voir les estimations de la Banque mondiale par rapport aux pertes de production agricole dues à l’érosion et à la dégradation du sol pour en avoir la preuve. Selon une analyse environnementale de la Banque Mondiale publiée récemment, le coût de la dégradation des terres liée à la déforestation à Madagascar est estimé à plus de 6,7 milliards de dollars, soit plus de 29 277 milliards d’ariary depuis les années 2000. Mis à part cela, ladite institution rajoute que les pertes de productions agricoles liées à cela sont assez conséquentes avec une estimation de 4,1milliards de dollars ou environ 17 915,9 milliards d’ariary, représentant une moyenne annuelle de 141,4 millions de dollars, soit environ 617,9 milliards d’ariary par an, l’équivalent de 5% du Produit intérieur brut (PIB) agricole malgache.

Le coût économique lié à la dégradation de l’environnement est assez conséquent. C’est pourquoi il faut penser à limiter les dégâts en faisant de la protection de l’environnement une priorité. Le problème est que cela s’avère être le dernier des soucis des dirigeants malgaches, vu que ce sont les étrangers qui se sentent plus concernés par la situation. La biodiversité de la Grande Ile a beau s’amoindrir avec le temps, cela ne fait pas sourciller les dirigeants. Ce sont les étrangers qui s’en préoccupent plus en appuyant la conservation de la biodiversité dans la Grande Ile. Nous avons d’ailleurs écrit dans nos lignes un article qui en parle. Voir l’article en entier sur ce lien http://www.lagazette-dgi.com/?p=87503.

Mis à part la destruction environnementale qui impacte sur la production agricole, il y a aussi le fait que les dirigeants négligent complètement le secteur agricole. Eh oui, les dirigeants préfèrent s’adonner à l’importation au lieu de se tourner vers les agriculteurs en leur prêtant main-forte afin qu’ils puissent améliorer leurs productions agricoles. Nombreux parmi les petits agriculteurs ont dû abandonner l’agriculture pour se tourner vers d’autres activités comme la fabrication de briques et autres.

 Le changement climatique pèse lourd sur le secteur agricole. En plus de cela, il y a l’indifférence de l’Etat qui au lieu de soutenir les agriculteurs malgaches, leur met des bâtons dans les roues. Il n’est point nécessaire de spécifier que l’importation continuelle de riz ne fait que détruire davantage les agriculteurs. Autrement dit, la politique de l’Etat avec les importations à outrance va à l’encontre de l’objectif du Velirano 9 qui est l’autosuffisance alimentaire où il est question d’étendre les surfaces cultivables dans l’objectif de pouvoir augmenter la production agricole. En raison des effets du changement climatique et de l’Etat qui se fout du secteur agricole, nombreux parmi les agriculteurs ont préféré condamner leurs rizicultures pour en faire un champ de fabrication de briques.

Jean Riana

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