Publié le 06 décembre 2022
Quand les frustrations personnelles dépassent les limites du supportable, on n’écoute plus que la colère. Voilà ce qui est arrivé aux fonctionnaires en service au Sénat. Les responsables administratifs et financiers de cette institution ont fait la sourde oreille malgré les rappels et revendications polies et respectueuses de ces derniers à propos du retard de paiement du salaire de mois de novembre jusqu’à la date d’hier. Sans explication rassurante pour le personnel. Le mal est fait et un mouvement de grève se met en place. Voilà ce qui arrive lorsqu’en matière de relations humaines entre employés et employeurs qui se respectent, on dépasse la « ligne rouge imaginaire » qu’il ne faut pas franchir. Ce n’est pas la première fois que ces serviteurs du peuple ont eu à subir de pareil mépris sur le plan statutaire de fonctionnaires au service d’une institution.
Déjà du temps de Rivo Rakotovao, Président du Sénat en fonction, les mêmes employés ont eu à subir des traitements abusifs pendant que lui, il barbotait dans la caisse de l’Etat avec la complicité d’un Questeur complice et spécialiste de manipulations financières (octrois marchés publics pour des locations des voitures personnelles sans aucun appel d’offre et des tas d’autres combines mafieuses au détriment du budget du Sénat). Cette fois-ci encore avec le débarquement de cette nouvelle équipe de 18 sénateurs, le personnel avait cru que tout allait changer. Hélas, avec le train de vie et dépenses faramineuses des nouveaux arrivants, l’illusion était de courte durée. Il y avait les grosses factures sur les frais de voyages de prestige à l’étranger. Personne ne lésinait sur les dépenses ostentatoires inutiles pour paraître et jouer les «m’as-tu vu» auprès d’une population qui aurait préféré avoir de quoi manger au lieu de toutes ces pitreries politiciennes de jeunes loups aux dents longues qui rêvent de devenir l’intérim du Président de la République comme Rivo Rakotovao en 2018, avant la prochaine élection de 2023.
En guise de réponse aux doléances des fonctionnaires du Sénat, Rindra Hasimbelo R chose de la Principauté d’Antaninarenina, première responsable de la gestion nationale du budget de l’Etat, n’est pas allée par quatre chemins. Celle-ci a dénoncé clairement qu’il y a « une mauvaise gestion interne de l’argent public destiné aux crédits du Sénat » A propos de revendications salariales du personnel d’Anosikely, c’est tout juste si l’arrogante ministre des finances n’a pas employé l’argument massu consacré qui disait «azo raisina fa tsy mitombona… » Ce qui en clair voulait dire charge au Président du Sénat de se débrouiller pour payer ses ouailles. Devant une réaction de ce genre, bon nombre d’observateurs se demandent si les grévistes n’étaient pas les jouets des enjeux d’une basse politique au profit d’une haute politique qui consiste après l’affaire Apollo 21 à « déshabiller un autre Paul pour habiller Pierre ». Il ne faut pas oublier que dans l’entourage du Président du Sénat, il y a des canards boîteux mêlés au dossier pourri des « bonbons sucettes que l’Etat a payées des milliards d’Ariary. » Est-ce que ceci explique cela ? Affaire à suivre….
La Gazette