Publié le 07 décembre 2022
Madagascar est encore loin de l’industrialisation tant espérée pourtant, le Petit Timonier avait été sacré champion de l’industrialisation en Afrique par l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) à Vienne, le mois d’août dernier. Nombreux sont ceux qui se sont posés la question sur le comment et le pourquoi de cet octroi de trophée au Petit Timonier qui n’a pourtant rien fait pour le mériter. Par ailleurs, Madagascar ne figure même pas dans les Top 25 du classement des économies les plus industrialisées d’Afrique, publié par la Banque africaine de développement (BAD) au mois de novembre dernier. Madagascar ne figure qu’à la 28ème place dans ledit classement de la BAD en 2022.
Le Champion de l’industrialisation s’avère un titre non mérité pour le Chef d’Etat malgache, vu que le pays qu’il dirige est encore loin d’être industrialisé. A vrai dire, Madagascar ne devrait même pas encore aspirer à cette idée, vu qu’il n’a même pas encore d’énergie pour ce faire. Il faut dire que la production d’électricité dans la Grande Ile n’est même pas suffisante pour le besoin quotidien des ménages. Pourtant, les dirigeants continuent de délirer par rapport à l’industrialisation. A l’exemple du Ministre de l’industrialisation, du commerce et de la consommation, Edgard Razafindravahy qui a spécifié lors de la célébration de la Journée internationale de l’industrie qui s’est tenue au Novotel à Alarobia hier, que l’objectif du ministère qu’il dirige est de passer la contribution de l’industrie au Produit intérieur brut de 15 à 25% en 5 ans. Décidément, les dirigeants malgaches rêvent en couleur, vu que ce sont eux-mêmes qui spécifient que sans énergie nous ne pouvons pas aspirer à une industrialisation. De plus, c’est inscrit noir sur blanc dans la politique générale de l’Etat.
Le constat est plus qu’évident à Madagascar, la Grande Ile compte trop sur l’importation. Pourtant, avant de parler industrialisation, il faut aussi penser à améliorer la production agricole vu que c’est dans le secteur agricole qu’on obtient les matières premières. Comme la marche vers l’industrialisation est encore longue et parsemée d’embûches, l’Etat devrait penser en premier lieu à faire en sorte d’améliorer la production agricole. Pourtant, l’Etat passe son temps à importer. C’est le ministre Edgard Razafindravahy lui-même qui a indiqué que Madagascar continue encore à importer 600 000 tonnes de riz par an ainsi que 70 000 tonnes d’huile par an.
Ce n’est pas qu’il est interdit pour Madagascar de rêver à une industrialisation, mais il faut voir la réalité en face, le pays a encore du chemin à faire avant d’espérer atteindre cet objectif. Avant de penser à cela, l’Etat devrait prêter main-forte aux agriculteurs malgaches pour qu’ils puissent améliorer leur production agricole. Il y a aussi le problème de délestage qu’il faut penser à régler. Hélas, les dirigeants eux-mêmes se sont résignés à l’idée que le problème ne sera pas résolu avant 2027.
Jean Riana