Publié le 28 janvier 2023
La Douane malagasy dépasse largement ses objectifs pour l’année 2022 puisqu’elle atteint un taux d’exécution de 102% pour les recettes douanières. En marge de la célébration de la Journée internationale de la Douane qui s’est tenue à Antsirabe jeudi, Ernest Zafivanona Lainkana, directeur général de la Douane indique que les recettes douanières collectées de janvier à octobre 2022 s’élèvent à 2 816,89 milliards ariary, sur une prévision de la Loi de finances initiale au titre de la même période d’un montant de 2 719,88 milliards ariary. Il poursuit ensuite en déclarant qu’il y a une augmentation de 32% de recette douanière récoltée par rapport à l’année 2021. Et pour cette année, l’administration douanière table sur un objectif de 4 247 milliards d’ariary. Pourtant, ces chiffres ne reflètent vraiment pas la réalité économique du pays. Alors que les recettes douanières collectées augmentent par rapport à 2021, l’économie du pays reste dans la difficulté, l’Etat connaît même une grande difficulté financière en fin d’année dernière et a du mal à recouvrir ses dépenses, même le paiement du salaire des fonctionnaires devient problématique. On l’a déjà rappelé dans un article publié le 19 janvier dernier. Pour le lire en intégralité, suivre le lien http://www.lagazette-dgi.com/?p=90283.
La cérémonie de célébration de la Journée internationale de la Douane à Antsirabe a pourtant été dirigée par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l’Economie et des finances. Elle est en connaissance de cause sur la situation économique de Madagascar. Elle devrait quand même expliquer pourquoi les recettes douanières augmentent de 32% l’année dernière par rapport à ceux de 2021 et que l’Etat malagasy est toujours dans la difficulté en matière de finances. Le Premier ministre Ntsay Christian a avoué publiquement que l’Etat connaît des difficultés financières lors de son intervention à la télévision nationale malagasy (TVM), la nuit du 20 janvier dernier. Mais le Premier ministre a aussitôt rejeté ces difficultés financières au dos de la JIRAMA. Un de nos articles, publié le 23 janvier dernier, parle de cette intervention de Ntsay Christian. Pour le lire, suivre le lien http://www.lagazette-dgi.com/?p=90512.
Le manque d’impact des recettes de l’Etat n’est pas une nouveauté pour la Grande île. Les dirigeants qui se sont succédé n’ont eu de cesse de détourner les fonds de trésorerie du pays, et le peuple qui est censé être la priorité reste sur sa faim, vu que les finances étatiques n’arrivent jamais à bon port. Et cette situation ne se limite pas aux recettes douanières, elle s’élargit dans le domaine des financements extérieurs, dons et legs d’Etat étrangers ou d’organismes internationaux.
Ravotina
