Publié le 28 janvier 2023
Plusieurs ministres de ce gouvernement et le Premier ministre lui-même ne sont pas du tout à la hauteur des tâches qui leur sont dévolus, mais comme la culture de la démission n’est pas en eux et que garder coûte que coûte une place essentiellement pour se servir est leur leitmotiv. C’est normal que Madagascar se retrouve en peloton de queue. Il y a plusieurs ministères concernés et donc plusieurs ministres concernés.
L’actuel ministre des travaux publics est un exemple incontestable. Qu’il ne s’y connaisse pas forcément en travaux publics pourrait être à la rigueur excusable, il occupe un poste politique mais l’ineptie atteint son comble lorsqu’avant la pleine saison des pluies, son ministère n’a pas fait grand-chose et en pleine saison cyclonique, il veut lancer les travaux de réhabilitation des routes. Ses photos qui indiquent ce qu’il y a à faire font le tour de la Toile. Un doigt qui pointe une route cassée, des ponts coupés et les quatre doigts qui pointent son incompétence et l’inertie de son département ministériel au moment opportun.
L’actuel ministre de la santé ne fait vraiment pas non plus le poids face à d’anciens ministres et il n’est nul besoin de chercher à remonter dans le temps très loin, puisque l’actuel ministre n’arrive pas à la cheville du récent ministre Ahmad Ahmad. En termes d’anticipation, le ministre Zely est à un degré zéro.
La ministre de l’éducation nationale se permet aujourd’hui de donner des leçons notamment en disant que ce n’est pas l’heure de chercher à avoir des postes politiques en ce moment mais il vaut mieux construire des écoles, donner des tables bancs, donner des tôles et aider les sinistrés et qu’il ne faut pas attendre d’avoir un poste politique et le pouvoir pour faire cela. Extraordinaire la dame ! Son double doctorat ne la rend pas plus intelligente, à moins que le fait de se retrouver avec des « cerveaux » lui a fait perdre la tête. A qui revient d’abord de faire tout ce qu’elle cite dans son post sur Facebook ? A l’Etat d’abord. Et comme cet État et donc elles sont bizarres, ils quémandent même pour construire des écoles et tables-bancs d’où les ONG et innombrables associations qui permettent à des enfants malgaches oubliés loin des grandes villes d’aller à l’école. En se permettant de donner des leçons, il serait bon qu’elle fasse aussi son examen de conscience, a-t-elle fait ce qu’elle demande aux autres de faire quand elle n’était pas ministre ? Elle est devenue aussi « cerveaux » comme ceux qu’elle côtoie au gouvernement.
La ministre de l’enseignement supérieur aussi devrait faire un examen de conscience quand on voit l’état des universités partout à Madagascar. Juste un fait que tous les enseignants disent : les heures supplémentaires de 2018 non payées et on est en janvier 2023. Normal que les enseignants désertent les universités d’Etat. Quant aux centres de recherches, il est très loin le temps du Professeur Rabesa Antoine, c’est un nom qui restera dans les annales à la tête de l’enseignement supérieur et reconnu au-delà de Madagascar. Les universités inaugurées c’est du tape-à-l’œil, des bâtiments sans enseignants, des coquilles vides.
Le ministre du transport quant à lui brasse du vent. Que ce soit le transport maritime, fluvial, terrestre, tout laisse à désirer, à se demander s’il y a un ministère. Pour le transport aérien, le secteur semble bien échapper au ministre puisque c’est Rinah Rakotomanga qui fait la pluie et le beau temps, et plus la pluie que le beau temps d’ailleurs avec l’état de la flotte de Madagascar Airlines, ces vols annulés d’une compagnie sous perfusion avec un maquillage pseudo juridique qui ne trompe personne. Il est loin le temps de la splendeur d’Air Madagascar dans les années 80 et 90 et la splendeur de Tsaradia de juillet 2019 à septembre 2021.
Tout cela est triste à voir. Dès que les choses marchent et que ce régime y touche, ça part en vrille. La grande différence entre les dirigeants d’aujourd’hui et ceux d’avant, c’est que ceux qui sont aux commandes aujourd’hui non seulement n’ont pas les compétences, mais en plus sont pleins de suffisance et s’en mettent plein les poches. La ministre de l’éducation nationale est en droit de donner des leçons si déjà elle commence par porter un regard honnête sur elle-même, sur ce qu’elle a fait de palpable pour le pays quand elle n’était pas ministre comme ce qu’elle dit offrir des tôles et des tables-bancs et sur l’argent que l’Etat dépense pour elle à travers ses voitures, son quota carburant etc. Ce n’est vraiment pas l’heure pour ces gens du régime de donner des leçons, tout ce qu’ils ont réussi à faire c’est de mettre non plus à genoux le pays, mais à plat ventre.
La Gazette