La Gazette de la grande ile

Reboisement en 2022 : les surfaces brûlées supérieures aux surfaces reboisées

Publié le 01 février 2023

Les résultats de la campagne de reboisement 2022 par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable indiquent que sur l’objectif de 75.000 hectares de l’année dernière, le pays a reboisé plus de 73.000 hectares. C’est un chiffre assez flatteur, mais en réalité, ce bilan ne reflète pas du tout la situation. Effectivement, selon la World Wildlife Foundation (WWF), les surfaces brûlées sont beaucoup plus grandes par rapport aux surfaces reboisées. D’après cet organisme, la compilation des statistiques sur les feux en 2022 indique que 90.000 hectares ont brûlé entre les mois de janvier et août.

Pour Voahirana Randriambola du WWF, « nous devons redoubler d’efforts pour protéger les forêts naturelles qui restent, restaurer ce qui est dégradé, planter plus que ce qui est brûlé, et s’assurer que ce qui est planté deviennent des forêts. Si tout ceci appelle au courage et au dévouement des défenseurs de la nature, il n’en demeure pas moins qu’il faut aussi prendre les mesures et mettre les moyens pour pérenniser le fruit de tous ces efforts. Aujourd’hui, nous savons que les forêts sont une solution à portée de main pour rendre nos sols plus fertiles, assurer notre approvisionnement en nourriture et en énergie, et purifier notre air ». La préservation des forêts et les reboisements sont donc ultra importants pour le développement du pays. Mais le fond du problème reste aussi le manque de suivi des surfaces reboisées. En effet, les reboisements selfies ne sont pas des solutions si c’est simplement pour faire du « m’as-tu vu », le suivi des pépinières s’avère tout aussi important que le reboisement. Mais nos dirigeants ne reboisent que pour se faire voir par le peuple, mais surtout pour se faire remarquer par les partenaires techniques et financiers afin d’avoir des aides et des financements. Pour Razakamanarina Ndranto, président de l’Alliance Voahary Gasy, le problème de la déforestation à Madagascar est aussi dû au fait des immigrations au niveau national. Effectivement, les immigrants venant du Sud de la Grande Ile pour fuir le Kere et la malnutrition aigüe sont ceux qui détruisent le plus les forêts. Mais des discussions ont été entamées avec eux et le président de l’Alliance Voahary Gasy précise que ces immigrants sont prêts à renoncer à leurs méfaits, mais des personnes corrompues de haut niveau les appellent et les exploitent en raison de leur vulnérabilité.

La corruption reste donc un frein pour la lutte contre la déforestation, les cultures sur brûlis et la dégradation de l’environnement en général. Il est logique que Madagascar occupe le 142ème rang sur 180 pays selon l’indice de perception de la corruption 2022 publié par la Transparency International.

Ravotina

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