La Gazette de la grande ile

Salaire minimum de 250 000 ariary : insuffisant pour survivre

Publié le 01 février 2023

Les Malgaches n’auront pas droit à une hausse de salaire cette année alors que le coût de la vie se renchérit de jour en jour. Par ailleurs, le maintien du salaire minimum à 250 000 ariary pour le secteur privé relève encore de l’entente entre les acteurs concernés. Tout ce que peuvent espérer les employés du secteur privé, c’est que leur salaire soit maintenu et ne soit pas à la baisse. Pourtant survivre avec un salaire de 250 000 ariary relève d’un miracle. Pour faire simple, il faut être un magicien pour pouvoir survivre avec un salaire de 250 000 ariary par mois surtout dans le contexte inflationniste actuel. Déjà qu’il est assez difficile de joindre les deux bouts avec un salaire de moins de 600 000 ariary par mois vu que les dépenses pour la nourriture s’élèvent à 20 000 ariary par jour en moyenne pour un ménage de quatre à cinq personnes. Tout ça pour dire qu’avec un salaire de moins de 600 000 ariary, il faut se serrer grave la ceinture, vu que c’est juste assez pour la nourriture.

Mis à part la nourriture, il faut aussi penser à d’autres préoccupations pour ne citer que la scolarisation des enfants, le loyer, la facture de la Jirama et bien d’autres encore. Ainsi, un salaire de 600 000 ariary par mois demeure insuffisant pour faire vivre convenablement un foyer de cinq personnes. Dans un pays comme Madagascar où la question de maintenir ou non le salaire minimum à 250 000 ariary nécessite encore une étude, parler de travail décent pour tous relève de l’impossible. D’autant plus que l’Etat n’est même pas capable de promouvoir un tant soit peu la création d’entreprise.

Au lieu de faire rêver les Malgaches avec des promesses sans lendemain, les dirigeants devraient faire en sorte de leur prêter main-forte afin d’atténuer un minimum leur désarroi au quotidien. Hélas, le Sucré du peuple ne s’en est rendu compte que tardivement. Si l’on en croit les discours du Petit Timonier lors du lancement de la campagne de reboisement qui s’est tenu à Ilaka Est, district Vatomandry, le 28 janvier dernier, l’Etat entend effectuer un changement de cap en se préoccupant enfin des besoins urgents de la population pour les quelques mois restants du mandat de ce régime. Le Sucré du peuple entend par là effectuer une tentative de dernier espoir vu qu’il commence à prendre conscience que le peuple est affamé. C’est pourquoi, il veut effectuer une tentative de séduction par l’estomac. A vrai dire, l’Etat s’est trompé de priorité et ce du début jusqu’à la fin. Au lieu de prêter main-forte aux agriculteurs, l’Etat n’a fait que se mettre en concurrence avec eux en misant sur l’importation. Et dire que le pays entend un jour atteindre l’autosuffisance alimentaire alors que les dirigeants au lieu de soutenir les agriculteurs, leur mettent des bâtons dans les roues.

Jean Riana

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