Publié le 02 février 2023
Suite à la publication de l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International Initiative Madagascar au début de l’année 2023 et au rapport du Bureau Indépendant Anti-Corruption en septembre 2022, force est de conclure que les dirigeants corrompus qui abusent de leur pouvoir sont sources de la stagnation de Madagascar sur son score mondial en terme de corruption.
D’après Transparency International, le gain de place de Madagascar au rang mondial n’est qu’un « gain virtuel de cinq places ». En effet, « même si la Grande île a gagné cinq places par rapport à 2021 sur le classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC), sa note n’a pas changé” affirme cette ONG. Une stagnation qui est due principalement à l’existence de mesures privilégiant les personnes au pouvoir qui peuvent s’adonner à plusieurs formes de corruption et d’abus de pouvoir sans craindre des représailles.
De ce fait, Transparency International demande « l’abolition des privilèges et immunités accordés aux personnes de pouvoir pour améliorer le score de Madagascar en matière de perception de la corruption. ». Un appel qui rejoint les multiples articles de la Gazette de la Grande Ile depuis des années dénonçant les abus de pouvoir de nos dirigeants qui se cachent derrière leur immunité et profitent d’un pays déjà appauvri par la corruption.
L’exemple le plus proche de ces dirigeants corrompu est la députée du deuxième arrondissement Lanto Rakotomanga. Elle a plusieurs fois snobé une convocation du Bureau Indépendant anti-corruption suite à l’affaire de trafic de bois précieux l’impliquant directement. Pire, la présidente de l’assemblée nationale, Christine Razanamahasoa elle-même a évoqué l’immunité parlementaire de Lanto Rakotomanga, lui accordant le droit de ne pas répondre aux convocations du BIANCO. Les détails de ce trafic de bois précieux peuvent être lus en suivant ce lien : http://www.lagazette-dgi.com/?p=84076.
Après cette affaire, nous avons interpellé les autorités de mettre une Interdiction de Sortie du Territoire sur Lanto Rakotoanga avant que les enquêteurs ne fournissent les raisons nécessaires pour lui enlever son immunité parlementaire. Les détails sont également disponibles en suivant ce lien : http://www.lagazette-dgi.com/?p=84936.
Transparency International ajoute que « La persistance de l’impunité due notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées, couplée à l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, constitue l’une des trois principales raisons pour expliquer la stagnation du score malgache malgré des avancées au niveau institutionnel ». Un fait indéniable appuyé par le rapport du BIANCO de 2021 indiquant que c’est au niveau des collectivités territoriales décentralisées qu’on discerne le plus de corruption. Des cas qui représentent plus de la moitié des plaintes reçues. Ce qui signifie que les plus corrompus sont les dirigeants des collectivités territoriales décentralisées qui abusent de leur pouvoir pour privilégier les dossiers de ceux qui paient. Ces formes de corruption se résument souvent par l’accélération des procédures administratives et l’octroi d’autorisation sans aucune enquête au préalable.
« A Madagascar, les hautes personnalités et les hauts responsables de l’administration ne sont pas tous justiciables du droit commun, et leur poursuite nécessite parfois des mesures particulières avant de pouvoir être enclenchée » ajoute l’ONG Transparency International. Un fait qui démontre que les dirigeants corrompus sont protégés et que Madagascar est voué à ne jamais s’améliorer en terme de lutte anti-corruption si ces privilégiés continuent de gouverner.
La Gazette