La Gazette de la grande ile

Rejet de responsabilité : Spécialité des dirigeants actuels

Publié le 02 février 2023

Mamimbahoaka et consorts, des experts en démagogie, en effets d’annonce et surtout en promesses en l’air, sont aussi devenus des spécialistes en rejet de responsabilité ; c’est-à-dire pour renvoyer la faute à autrui. Dans la quasi-totalité des difficultés rencontrées par la Grande Ile, les autorités étatiques ne sont jamais responsables. Pourtant, ce sont eux qui prennent les décisions importantes dans l’orientation stratégique de Madagascar (politique, économique et sociale). Un bon nombre d’acteurs politiques, surtout ceux venant de l’opposition, taclent ouvertement ces pratiques. L’ancien président de la République Hery Rajaonarimampianina se trouve être l’un d’entre eux en disant lors de la porte ouverte à Antsirabe le 21 janvier dernier « Nous ne pouvons pas indéfiniment rejeter la responsabilité aux maladies, aux catastrophes naturelles ou à la guerre en Ukraine. Car de nombreux pays dans le monde vivent la même chose, mais ils se relèvent, se redressent et se tiennent debout et les conditions économiques et sociales s’améliorent. » Le plus problématique c’est que la pandémie de la Covid-19, la guerre en Ukraine et les catastrophes naturelles sont devenues des sources de revenus pour l’Etat depuis quelques années. Ces situations sont exploitées par nos dirigeants pour obtenir des aides et des financements extérieurs.

Rappelons que pas plus tard que le mois dernier, le premier ministre Ntsay Christian et le Président sucré du peuple rejettent successivement la faute pour la dégradation de la route nationale numéro 2 qui relie Antananarivo et Toamasina sur les transporteurs qui ont demandé la hausse de tonnages de leurs véhicules pour pouvoir emprunter la route. Rappelons que les transporteurs ont demandé une hausse à 60 tonnes au lieu des 30 – 35 tonnes réglementaires. Il ne faut pas oublier que ce sont des responsables étatiques qui ont répondu positivement à cette fameuse demande des transporteurs. Il est donc illogique de rejeter la faute sur ces transporteurs, vu que la décision d’accéder à leur requête émane des responsables ministériels.

Au lieu de rechercher des solutions pérennes pour la multitude de problèmes de la Grande Ile, les dirigeants actuels du pays se lancent dans un rejet de responsabilité pour essayer de berner le peuple. Mais cette pratique ne va résoudre aucun problème, elle va même plutôt freiner la marche vers le développement durable de Madagascar. De plus, l’utilisation des aides et financements extérieurs occasionnées par la pandémie de la covid-19 et des catastrophes naturelles est vraiment suspecte. Un exemple concret est l’affaire des dépenses inéligibles sur les fonds octroyés par le fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) entre 2014 et 2019 qui a même fait réagir le Petit Timonier, lequel avait pour l’occasion décrété une inspection générale de l’Etat (IGE) lors du conseil des ministres du 4 janvier dernier. Il est temps pour le Président de la république de joindre les actions à la parole et se pencher prioritairement sur le social du peuple comme il l’a martelé lors de son discours pour l’ouverture de la campagne de reboisement à Vatomandry, le 28 janvier dernier.

Ravotina

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