Publié le 02 février 2023
Entre 2013 à 2018, la communauté internationale avait raison d’imposer le « ni, Marc Ravalomana, ni, Andry Rajoelina ». Le pays enregistrait une nette progression économique en ces périodes malgré l’ombre de ces personnages.
Depuis l’accès par la force de Marc Ravalomanana au pouvoir en 2002, une philosophie naissait de cette prise de pouvoir à la fois militaire et populaire. En effet, de leur coin, tranquillement, les politicards et les jeunes self made men observaient et concluaient que désormais : « conquérir le pouvoir est le moyen le plus court et le plus facile pour le Graal de la fortune et richesse ». Ces jeunes loups ont, de bonne école, appris de Marc Ravalomanana qui lui-même avait appris de l’administration de feu président Didier Ratsiraka, que le scrutin peut être truqué, voire fraudé en faveur d’un candidat qui puisse rassembler l’aspiration et l’exigence de ceux qui comptabilisent et valident les résultats.
Marc Ravalomanana, un modèle de réussite dans son domaine, après un début laborieux, c’est un vrai « success story », soutenu par la banque mondiale, le groupe TIKO entamait et embrassait son développement industriel dès l’année 1987 et confirmait son expansion en 1998. Il se faisait remarquer par le monde politique, un certain Guy Willy Razanamasy le présentait au président de l’époque, Didier Ignace Ratsiraka, afin de barrer la route au duo terrible de Ny Hasina Andriamanjato qui candidatait pour la mairie de la capitale et de Pierrot Rajaonarivelo pour la présidence, lors d’une soirée tardive au palais d’Iavoloha, avec la présence de quelques conseillers occultes. Ensemble, ils décidaient de commun accord que Marc Ravalomanana sera la seule personne qui pourrait gagner face contre Ny Hasina Andriamanjato. De là découlait le cheminement politique du laitier, la mairie d’Antananarivo lui avait été offerte sur le plateau d’argent et au frais de la présidence par des aides et des soutiens financiers et d’appui logistique subtils. Son expérience électorale par la manipulation des voix et des votes débutait de cette époque d’élection du premier magistrat de la Ville des mille, au point où jusqu’à ce jour, Ny Hasina Andriamanjato continue à clamer qu’il avait été injustement statué battu, des malversations ont en effet été observées, mais très vite réduites au silence de peur de représailles.
Seulement, les débuts de l’année 2000 prenaient une autre tournure. Marc Ravalomanana aspirait à devenir Président de la République Malgache. Les déboires et les erreurs diplomatiques fatales de Didier Ratsiraka favorisaient en 2002 la candidature du laitier d’Ambatomanga, au point où par la force, par des atrocités et par des horreurs inimaginables, en envoyant dans les villes côtières tels des “conquistadors” sa milice armée, épaulée par quelques franges de l’armée régulière, ceci pour conquérir les villes et bourgades côtières qui contestaient son élection. Nos sœurs et frères des anciennes provinces ont beaucoup souffert et ont été meurtris par cette féroce tragédie : viols, arrestations, emprisonnements, meurtres, saccages et appropriations de biens et de fortunes diverses, bref des actes impitoyables, cruels et barbares.
Le règne de Marc Ravalomanana fut stoppé par un certain Andry Rajoelina, jeune self-made man aussi, animateur d’événementiels et organisateur de spectacles qui, grâce au soutien financier du groupe FIARO, et de Pascal Rakotomavo, Premier ministre de l’époque, avait pu créer une unité d’imprimerie de publicité : INJET, la seule sur le marché et très vite couronnée par la réussite. INJET étant l’imprimeur et DOMA PUB de sa belle-famille, le support, lui-même tenté par l’aubaine, avait décidé de créer ses propres supports de publicités dans les points porteurs de la capitale. De là commencèrent les frictions avec Marc Ravalomanana, despote et autoritaire président de l’époque. Andry Rajoelina, jeune loup aguerri, soutenu en coulisse encore une fois par D.I Ratsiraka, Ny Hasina Andriamanjato, Norbert Lala Ratsirahonana et consorts, a conquis haut la main la mairie d’Antananarivo et pour qui très rapidement, viser la présidence devenait vite leur priorité.
Le départ forcé par un putsch militaro – civil de Marc Ravalomanana était inéluctable. De cette prise de pouvoir encore une fois par des atrocités, des horreurs et des meurtres perpétrés délictueusement par une bande très bien organisée que personne ne peut et ne pourra oublier notamment, ” le presque génocide ” d’Ambohitsorohitra et du lundi noir ” où les corps tantôt déchirés par des balles réelles, tantôt calcinés par les feux. Les grands et petits magasins vandalisés, des pertes jusqu’à ce jour non – remboursées.
Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, les problèmes de ce pays. Le premier régnait avec sous le signe du HAZALAMBO : ” chasse aux potamochères “, Jusqu’à ce jour, un bon nombre de nos concitoyens côtiers ne peuvent effacer de leur mémoire, les emprisonnements, les assassinats sommaires et meurtres sans motifs, abusifs et impudents de leurs proches, de leurs amis et amis, de leurs voisins ou de leurs collaborateurs.
Le second, Andry Rajoelina, après la violence de Marc Ravalomanana, soutenu par des militaires majoritairement côtiers, les plus populaires tels que le lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina, en exil à la Réunion, les colonels devenus généraux et gouverneurs plus tard : feu Noël Rakotonandrasana ( ministre de la défense), le retraité André Ndriarijaona de la 10ème promotion, de Lilyson René de Roland dont les exactions avaient terrorisé non seulement les tikoboys, mais aussi les simples citoyens. En 2019, Andry Rajoelina arrivait premier aux élections présidentielles, soutenu massivement par les provinciaux.
Andry Rajoelina autant que Marc Ravalomanana laissent des traces historiques de déception, de souffrances profondes et indélébiles dans le cœur de nos cousines et cousins des faritany. Antananarivo n’est pas non plus exclu, la capitale avait eu aussi son lot de déconfitures. Les violences et les férocités de 2002 à 2009 ont un nom : “Marc Ravalomanana». La pauvreté profonde, la famine, l’insécurité, la sécheresse, les abus de pouvoir et de statut, les enrichissement illicites, les exportations illicites de nos richesses : bois de rose, or, minerais stratégiques et rares, les promesses vaines, les décadences et le déclin économique, à un point où on est rangé parmi les derniers, ont aussi un nom : “Andry Rajoelina “
Bref, l’adversité entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina n’a fait que nous plonger dans un marasme économique inéluctable. Du coup, Madagascar et les Malgaches deviennent la risée de nos voisins des îles et de l’Océan Indien. Tous deux, ainsi que leur premier cercle respectif, ont ostentatoirement montré leur aisance et leur fortune fraîchement acquis, à savoir les grandes usines, les grands buildings, les villas et belles propriétés, les voitures de luxe, les tiko airs et les jets privés, bref tous les signes extérieurs de richesses des parvenus. Certes Antananarivo, fait et défait le pouvoir, mais quand deux êtres incongrus deviennent nos problèmes pour vivre paisiblement et aisément sans que la politique et les palabres ne nous tapent sur le système, autant les écarter de nos chemins : COUP LERA allusion à COLÈRE AH!
La Gazette